Algérie

Saâdani et Benyounès tirent sur l'opposition


Saâdani et Benyounès tirent sur l'opposition
Le secrétaire général du FLN et le président du MPA«Celui qui veut devenir président n'a qu'à attendre 2019.»L'opposition est «stérile» a déclaré hier Amar Saâdani en réponse aux partis qui demandent l'application de l'article 88 de la Constitution relatif à la déclaration de l'empêchement et la vacance du pouvoir. Elle(l'opposition...Ndlr) ne veut, de l'avis de Saâdani, qu'une seule chose: «Le poste du président de la République.» «La crise politique n'existe que sur les colonnes des journaux sans aucune crédibilité. On a une presse de patrons où le journaliste ou le journalisme n'ont aucun droit de cité», a déclaré Amar Saâdani. A l'adresse des journalistes, il indique: «Il aurait été plus judicieux de vous interroger sur le boycott de l'opposition des consultations autour de la Constitution initiées par le président de la République. Pour lui, il était important surtout de faire participer l'opposition à l' élaboration d'une Constitution consensuelle.» «Une chose est sûre, souligne-t-il «les partis au pouvoir, notamment le FLN, n'ont aucun problème avec la Constitution actuelle.» En faisant cet aveu d'échec des consultations sur la révision de la Constitution, Saâdani fait savoir que «par sa non-participation, l'opposition a bloqué de ce fait le projet de la Constitution».Le projet de loi fondamentale qui résultera de ce genre de consultations tronquées sera forcément «paralysé», explique-t-il. Cela fera dire à Saâdani que la seule préoccupation des acteurs de l'opposition reste le «poste de président de la République qu'elle veut réserver à son propre candidat et de ce fait, elle n' a aucun autre projet d'intérêt national». La rencontre organisée hier, entre dans le cadre de «l'élargissement de l'alliance présidentielle pour défendre et soutenir le programme du président Bouteflika», selon Saâdani.Cette rencontre s'inscrit dans la démarche de concertation permanente entre tous les partis qui soutiennent le président de la République, qui ont des positions quasi identiques sur la situation politique, l'opposition et les rendez-vous électoraux prochains, a indiqué pour sa part Amara Benyounès.Saâdani réitère que la légitimité du président de la République est indiscutable et constitue une ligne rouge à ne pas franchir, étant donné que le Conseil constitutionnel a définitivement validé les résultats de cette élection d'avril 2014. De même, il dira: «L'opposition doit savoir que l'élection présidentielle aura lieu à la fin du 4e mandat, en 2019, conformément aux dispositions de la Constitution.» Le secrétaire général du FLN répondait aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec son hôte, le président du MPA, Amara Benyounès au siège du parti à Alger. «Notre rôle n'est pas uniquement de s'opposer à l'opposition mais d'être le moteur de l'action politique», dixit Saâdani.Dans la conception de Saâdani, la véritable opposition est «celle qui reconnaît les institutions de la République, respecte la volonté populaire et les échéances électorales et ne s'empresse pas de réduire les distances d'une manière qui pourrait éventuellement aboutir à un résultat contraire» a-t-il asséné, allusion faite à la présidentielle anticipée revendiquée par l'opposition. A propos de la proposition de Mouloud Hamrouche «pour une sortie de crise», Saâdani indique que cela ne concerne pas le FLN qui se concerte avec les partis politiques mais ne dialogue pas avec des personnes qui sont du reste libres de faire les propositions qu'elles veulent. Dans ce contexte, Amara Benyounès qui critique Mouloud Hamrouche dira que «dans tous les pays du monde, la politique est une affaire de partis politiques. Quand quelqu'un veut faire de la politique, peser dans le débat politique, il crée son propre parti».«Leurs avis restent ceux de personnalités politiques et non des positions de partis qui ont leur ancrage dans la société», ajoute-t-il. Aussi, poursuit-il, «il faut qu'on sorte de cette notion de personnalités politiques qui rentrent dans la scène politique et en sortent quand elles veulent». A l'instar de Saädani, il souligne que «l'opposition vise uniquement le départ anticipé d'un président élu par le peuple pour un mandat de 5 ans». Sur un autre registre, Saâdani a affirmé qu'«un remaniement ministériel aura lieu dans quelques jours et que le Conseil des ministres se tiendra incessamment».