Saâdani à Sétif

Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, a appelé, depuis Aïn Oulmène, dans la wilaya de Sétif, les militants de son parti à se tenir prêts pour organiser le congrès du FLN. «Le prochain congrès du parti sera préparé par les mouhafadhas et les kasmas et non pas par le comité central comme l'exigent certains. C'est le congrès des militants et non pas celui des cadres».Présidant une rencontre avec les cadres et les militants de son parti de la nouvelle mouhafadha d'Aïn Oulmène et de ses kasmas, M. Saïdani a indiqué que «l'ère du monopole au sein du parti est révolu. Dorénavant, les décisions ne viendront plus d'en haut, mais seront prises par la base militante. La carte d'adhésion au parti est un droit pour tous les militants. Fini les élections de la “chkara”, les militants choisiront en toute liberté leurs représentants. Aussi, chaque militant a le droit de diriger sa kasma».A l'adresse de ses opposants, le SG du FLN a affirmé qu'il n'y pas de dissension au sein de son parti. «Les militants du parti sont très unis. Le FLN ne vit ni crise ni conflit. Le conflit se trouve parmi les détracteurs». Il a, par ailleurs affirmé, que personne ne pourra le destituer de son poste de secrétaire général sauf par le congrès du parti, seul habilité à le faire. Allusion faite à ses détracteurs qui s'opposent à la tenue du congrès sans passer par la réunion du comité central du parti. M. Saâdani n'a pas laissé échapper cette occasion pour aborder le sujet de la nouvelle Constitution. : «L'Algérie se prépare à entrer dans une nouvelle étape avec l'adoption prochaine d'une nouvelle Constitution qui dotera le pays d'un Etat civil fondé sur le droit et la citoyenneté. La révision de la Constitution fait peur à certains et conforte la grande majorité du peuple. Ceux à qui elle fait peur veulent que le pays demeure dans la transition, chose qui arrangera leurs affaires. Alors que le peuple réconforté par la nouvelle Constitution, veut aspirer à une justice indépendante, au respect de ses droits civiques et de ses droits fondamentaux», a-t-il affirmé.Egal à lui-même, le SG du FLN va, comme à son habitude, faire l'éloge du Président de la République. «Le président Bouteflika avait promis une nouvelle Constitution. Il a tenu parole. L'Algérie sera prochainement dotée d'une nouvelle Constitution qui va garantir la stabilité et la sécurité du pays ainsi que les droits et libertés des citoyens. Nous le remercions et resterons toujours déterminés à le soutenir dans toutes ses démarches. Le Président de la République se porte bien. L'Algérie également se porte bien. Le FLN aussi va bien. Celui qui dit le contraire est un menteur de première», dira t-il. Abordant le sujet du probable remaniement ministériel, Amar Saâdani a affirmé que le Président de la République n'hésitera pas à réhabiliter le FLN dans ses droits. «Le FLN doit arriver au pouvoir par ses militants et pour ses militants. En tant que parti majoritaire, le FLN devra constituer le prochain gouvernement et appliquer son propre programme.C'est une grande responsabilité mais que nous devons tous assumer au sein de notre parti», a conclu le SG du FLN. Notons que des dizaines de détracteurs du secrétaire général du FLN ont été tenus à distance du lieu de la rencontre par un important dispositif policier. Les opposants, dont de nombreux députés et élus locaux, portaient des banderoles hostiles à Saâdani, sur lesquelles on pouvait lire que le «FLN n'est pas à vendre», «Vous n'êtes pas le bienvenu à Sétif» ou encore «Saâdani, ta place n'est pas dans un parti de martyrs».Empêchés d'accéder à la salle de sport d'Aïn Oulmène, où se tenait la réunion, les détracteurs de Saâdani ont promis qu'à chaque sortie du secrétaire général du FLN, ils seront au rendez-vous pour «lui signifier et rappeler qu'il est, et sera, toujours indésirable au FLN, et que tôt ou tard, il devra quitter le parti», dira un de ses détracteurs.