Saâdane «Je ne suis pas surpris par la prestation de Feghouli»

«Commencer par une victoire, c'est toujours bon pour la confiance.»Lorsque nous l'avons joint, hier, au téléphone, M. Rabah Saâdane était encore fatigué par le voyage éclair qu'il a effectué au Mali, afin de recevoir le prix de Meilleur entraîneur sportif d'Afrique. Le Cheïkh a quand même accepté de nous reparler du résultat du match Gambie-Algérie «parce que, explique-t-il, je n'ai pas encore vu la rencontre pour pouvoir porter un jugement objectif sur le rendement collectif et individuel des joueurs.» Le Cheïkh était, en effet, à Bamako au moment où le match se jouait et il n'a pu suivre que la rencontre Guinée-Bissau-Cameroum, la seule retransmise par la télévision malienne. Mais cela n'a pas empêché Saâdane de parler de Sofiane Feghouli qu'il a longtemps suivi pour le convaincre de porter les couleurs de l'Algérie, bien avant la Coupe du monde. «Je ne suis pas étonné par ses débuts, c'est un joueur très talentueux que j'avais plusieurs fois essayé de ramener en sélection, en vain», a dit Saâdane. Pour rappel, au moment où Saâdane a relancé Feghouli, ce dernier, qui revenait d'une grave blessure, avait jugé que le moment n'était pas propice pour jouer avec les Verts.

«Commencer par une victoire, c'est toujours bon pour la confiance»
Même s'il n'a pas vu le match, M. Rabah Saâdane a rappelé que «le seul fait de commencer par une victoire à l'extérieur avec un groupe en reconstruction va ramener la sérénité chez le staff technique et la confiance chez les joueurs. C'est de bon augure pour la suite», a ajouté M. Saâdane qui sait de quoi il parle, lui qui a essuyé les plus acerbes critiques, après son premier match à Dakar soldé par une défaite. Contrairement à Saâdane, Halilhodzic aura donc un peu de répit d'ici au mois de juin et les trois rencontres programmées en deux semaines (Ndlr : le 1er juin face au Rwanda, le 8 face au Mali à Bamako et le 15 du même mois face à la Gambie).
«Le mois de juin sera un virage important, mais pas décisif»
En parlant de ces trois rencontres prévues au mois de juin, Saâdane pense justement qu'elles seront très importantes. «Ce sera un virage important, mais pas décisif», a-t-il dit, rappelant aussi la difficulté des dates Fifa des mois d'août et de septembre «qui coïncident avec le début de saison des championnats d'Europe voire même la préparation d'intersaison pour certains championnats.» Pour Saâdane, «c'est la période la plus importante à gérer.» C'est justement cette période qui lui a coûté son poste, au lendemain de la Coupe du monde (Ndlr : défaite 2-1 en août en match amical face au Gabon et match nul 1-1 à Blida face à la Tanzanie pour le compte des éliminatoires de la CAN-2012).
«L'Equipe nationale et le Cameroun dans la même situation»
Malgré la difficulté de la tâche qui attend les Verts, M. Rabah Saâdane pense que cette Equipe nationale, «sensiblement remaniée par rapport à celle que j'ai dirigée, est sur la bonne voie.» Saâdane rappelle que «le staff technique et les joueurs ont besoin de sérénité pour pouvoir atteindre les objectifs qui leur ont été assignés. Il ne sert à rien de leur mettre la pression», conseille-t-il en faisant un peu la comparaison avec le Cameroun. «Ils sont dans la même situation que nous, après leur absence à la dernière CAN et ils ont, eux aussi, réussi à s'imposer à l'extérieur en Guinée-Bissau», dit-il.
«Mon prix à Bamako est une reconnaissance pour l'entraîneur local»
Enfin, M. Saâdane a parlé du prix qu'il a reçu à Bamako de la part du Conseil supérieur du sport en Afrique qui l'a désigné Meilleur entraîneur sportif de l'année. Un prix qui l'a empêché de suivre la rencontre de Banjul, mais qui lui a fait un grand plaisir. «Ce prix est une reconnaissance pour les compétences algériennes», s'est-il contenté de nous dire, avant de prendre congé de nous.