Saâdane : «Je n'ai jamais demandé du boulot à la DTN ou ailleurs»

«Si on avait une DTN digne de ce nom, l'équipe qui a joué le Mondial ne se serait pas disloquée»
«En Algérie, les compétences sont marginalisées, Charef en est un exemple»
L'ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, balaye d'un revers de main les interprétations qui ont découlé de son intervention lors d'une émission télévisée au cours de laquelle il s'était prononcé sur son avenir professionnel. Contrairement aux interprétations prêtées à l'intervention de Rabah Saâdane, celui-ci dément catégoriquement avoir demandé un jour un poste de travail «à la FAF ou à quelqu'un d'autre», a-t-il dit comme pour tordre le cou une bonne fois pour toutes à ceux qui croient qu'il est postulant au poste de DTN. «Je n'ai jamais demandé de poste de ma vie. Je ne suis pas du genre à vouloir m'imposer. Depuis toujours, je me tiens à ce principe. J'ai toujours fonctionné ainsi. A chaque fois, c'étaient les dirigeants qui sollicitaient mes services. C'était le cas en 2007, mais j'ai décliné l'offre étant donné qu'à l'époque, il y avait Jean-Michel Cavalli en poste. Idem pour 2008. A aucun moment, je n'avais pris la sélection sur ma demande. Quant à la DTN, je n'ai jamais été demandeur. On m'avait sollicité pour donner un avis, je l'ai fait, sans plus», a expliqué l'ancien sélectionneur qui tord ainsi le cou aux rumeurs lui prêtant des vues sur la DTN.
«Si on avait une DTN digne de ce nom, l'équipe qui a joué le Mondial ne se serait pas disloquée»
Evoquant le sujet inhérent à la DTN, Rabah Saâdane a expliqué que lors de son intervention, il n'a jamais été question d'insinuer une quelconque ambition à prendre ce poste, mais qu'il n'a fait qu'un simple constat des lieux. «Tout ce que j'ai dit, c'est que si on avait une DTN qui fonctionnait comme il se doit, l'équipe qui a joué le Mondial ne se serait pas disloquée. Car le rôle de la DTN avant tout est d'assurer un travail dans la continuité. Ce qui n'a malheureusement pas été fait. La DTN devait assurer la stabilité à la sélection. C'est ce qui se passe dans toutes les fédérations du monde entier. La DTN doit anticiper les événements. Elle doit connaître la date du départ du sélectionneur en place, désigner son successeur et préparer la succession. C'est ainsi que les choses doivent fonctionner.»
«Je ne songe pas à reprendre dans l'immédiat»
L'ancien sélectionneur ne semble pas prêt à reprendre du service. S'il ne dit pas partir définitivement à la retraite, il ne pense pas s'investir dans un projet sans relief. «Je ne veux pas m'engager dans quelque chose d'indéfini et d'instable. Je suis quelqu'un de passionné qui aime s'investir dans un projet solide. Je ne vous cache pas que j'ai décliné récemment deux offres qui me sont parvenues de clubs qataris, car mon premier souci n'est pas de retravailler pour gagner de l'argent et partir si les choses ne marchent pas dans le sens souhaité. Je veux m'investir dans un projet sérieux et ambitieux. Je ne cautionne jamais le bricolage.»
«En Algérie, les compétences sont marginalisées, Charef en est un exemple»
Rabah Saâdane brosse enfin un tableau peu flatteur du football algérien qu'il juge inapproprié pour travailler sereinement. «Chez nous, il n'y a pas de conditions favorables à un entraîneur pour qu'il puisse faire son travail. Il y a trop d'instabilité et ce n'est pas demain la veille qu'on aura des clubs professionnels au sens propre du terme. De l'extérieur, seule l'USMA semble avoir mis en place un projet digne de ce nom. J'ai l'impression que les conditions sont réunies pour faire quelque chose, sinon ailleurs, je reste sceptique. Chez nous, les compétences sont marginalisées. La meilleure preuve reste Charef», estime-t-il. Ce qui n'est pas faux dans l'absolu, compte tenu des difficultés que rencontrent les entraîneurs algériens dans leur métier au quotidien.