Algérie - Jean Senac


Sa vie

Né à Béni-Saf près d'Oran (Algérie) le 27 novembre 1926, mort assassiné durant la nuit du 30 août 1973 (probablement) à Alger. Jean Sénac, après de brèves études, exerça divers métiers. Après une année d'enseignement à Oran en 1943, il s'engage dans l'armée de l'air près d'Alger, ce qui lui permit de fréquenter les milieux littéraires.

En 1946, il rencontre Simone de Beauvoir et Emmanuel Roblès qui devient son ami; entré à l'Association des écrivains algériens, il fonde le Cercle artistique et littéraire Lélian. Les deux années suivantes (1947-1948) Jean Sénac, atteint de pleurésie, séjourne au sanatorium de Rivet près d'Alger; il commence à correspondre avec Albert Camus.

En 1949 il anime une émission de radio, édite une revue polycopiée (M) et publie des poèmes dans Afrique. Après la création de Soleil, dont paraîtront plusieurs numéros jusqu'en 1952, et grâce à une bourse, Jean Sénac séjourne en France, rencontrant à Paris Camus et René Char. Il se fait le défenseur de la révolution algérienne : la revue Consciences algériennes publie le fameux Matinale de mon peuple (repris en 1961). De retour à Alger en 1953, Jean Sénac crée la revue Terrasses : un seul numéro verra le jour mais de grande qualité (Camus, Dib, Ponge, Yacine, Feraoun, Cossery, etc.).

 

Puis le poète démissionne de Radio-Alger en 1954, tandis que paraissent ses Poèmes chez Gallimard avec une préface de René Char. Durant la guerre d'Algérie, Sénac demeure en France. De retour en Algérie en 1962, il publie Le Torrent de Baïn, Aux héros purs (sous le pseudonyme de Yahia El-Ouahrani) et Jubilation alors qu'il est nommé conseiller du ministre de l'Éducation du gouvernement Ben Bella.

En 1963, il lance une nouvelle émission radiophonique hebdomadaire, Poésie sur tous les fronts, en même temps que paraît La Rose et l'Ortie. Après la chute de Ben Bella en 1965 commence la période de disgrâce : il démissionne de l'Union des écrivains algériens et s'installe en 1967 à Alger; paraissent alors Citoyens de beauté (1967), Lettrier du soleil (1968) et Avant-Corps précédé de Poèmes iliaques et suivi du Diwân du Noûn (1968). En 1972, la censure de son émission l'affecte beaucoup. Paraît alors le dernier ouvrage publié de son vivant, Les Désordres (1972), puisque le poète qui signait d'un soleil et pour qui le mot était une arme de justice et d'espérance meurt assassiné l'année suivante.




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