L'ère d'un RND sans Ouyahia à sa tête commence bel et bien demain avec l'entrée en vigueur de la démission de ce dernier de la tête du parti, le 3 janvier dernier. Une nouvelle ère dont le premier acte interviendra le week-end prochain avec la tenue de la décisive session du Conseil national qui aura à tracer une feuille de route pour le parti.
Un rendez-vous de trois jours auquel le désormais ex-homme fort du parti ne prendra pas part, et où les présents, belligérants des mois durant pour avoir, pour certains d'entre eux, revendiqué le départ d'Ouyahia et pour d'autres opté pour son soutien, se retrouveront. Des retrouvailles qui ne s'annoncent pas comme les concernés l'affirment, eux qui, chacun dans son camp, cherchent à se disputer l'après-Ouyahia. Car si pour les partisans de l'ancien SG, il s'agira de coller à «l'air» du moment, en faisant tout pour sauvegarder positions et privilèges qui vont avec, leurs adversaires ne l'entendent certainement pas de la même oreille. Car ces derniers ne se contenteront pas du départ de la seule personne d'Ouyahia mais de toute son équipe qui, des années durant, a fait main basse sur le parti. Ceci quoique les redresseurs multiplient les déclarations de bonne foi quant à leur souci de ne pas faire table rase de l'époque Ouyahia, en appelant à l'unité et au resserrement des rangs du parti. Ils en veulent pour preuve, comme le soulignera Noura Hafsi, l'une des têtes de pont du mouvement de redressement, le consensus des deux camps réalisé autour de la personne de Abdelkader Bensalah pour succéder à Ouyahia à titre intérimaire, jusqu'au prochain congrès. Mais, avertira-t-elle, «il ne s'agira pas pour nous de faire ce qu'a fait Ouyahia», manière pour elle de signifier que le seul départ de l'ex-SG ne réglerait rien à la problématique. Pour notre interlocutrice, «les partisans d'Ouyahia ne céderont pas aussi facilement», confirmant ainsi ce qui était prêté à Ouyahia comme velléité de vouloir maintenir ses partisans au-devant du parti. Un avis que partage également Ahmed Boubrik, un autre porte-voix du mouvement qui a fini par avoir raison d'Ouyahia et qui estime qu'ils auront rien fait «si les pratiques d'Ouyahia lui survivront». Et à notre interlocuteur d'expliciter sa pensée en soutenant qu'il n'est pas question de maintenir au sein du parti le modèle de désignation des responsables locaux, allusion à peine voilée aux actuels secrétaires de wilaya, tous des hommes d'Ouyahia. «C'est l'ex-SG qui avait modifié les statuts du parti consacrant le modèle de désignation à la place de celui de l'élection des secrétaires de wilaya», dira Boubrik pour qui le bon sens voudrait que les activités de tous les responsables locaux désignés par Ouyahia soient gelées, le temps que le congrès extraordinaire du parti consacre le renouveau du RND. Ceci dit, au plus haut niveau des deux camps, on prépare la session du conseil national du weekend prochain. Une réunion de coordination s'est tenue samedi dernier et a tourné autour de l'aspect organisationnel de ce conclave singulier à bien des égards. A l'occasion, les protagonistes ont convenu de la feuille de route de cette session avec la convocation sans exclusive de tous les membres de cette instance, qu'ils soient en règle ou défaillants, et la mise en place d'une commission nationale de préparation du prochain congrès annoncé pour fin mai, au plus.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M K
Source : www.lesoirdalgerie.com