Algérie

Sa condamnation à 22 ans de prison confirmée


Ahmed Ressam ou l’attentat manqué contre Los Angeles La sentence de 22 années de prison, contre l’Algérien Ahmed Ressam qui avait planifié un attentat à la bombe contre l’aéroport international de Los Angeles, a été maintenue, mercredi soir, à Seattle. Le juge fédéral de Seattle, John H. Coughenour, a provoqué une surprise hier en confirmant la peine d’emprisonnement, de 22 ans, qu’il avait déjà infligée en 2005 au Millenium Bomber, surnom de Ressam. L’accusé, selon les journaux américains, avait déjà été reconnu coupable d’accusations de complot terroriste et condamné à 22 années de pénitencier dans une institution carcérale américaine en 2005, mais la Couronne voulait que la justice intensifie sa peine pour une sentence de prison à vie.L’accusé avait collaboré avec les services de renseignements américains, mais était par la suite revenu sur son idée et avait arrêté toute aide aux Américains en 2003. Il a affirmé notamment qu’il abjurait ce qu’il avait déjà avoué à propos de ses activités terroristes. C’est pourquoi les procureurs fédéraux voulaient que sa peine soit augmentée. Ils affirment que cette attitude de Ressam a gâché jusqu’à présent les procédures face à deux terroristes d’importance. Ce dernier a, en effet, renié ses aveux incriminant Adil Charkaoui et un autre Montréalais. Selon la presse canadienne, Ahmed Ressam, 41 ans, avait planifié un attentat à la bombe qui visait l’aéroport international de Los Angeles, en Californie. Le tout était prévu pour la veille de l’An 2000. Il avait été arrêté à son arrivée dans l’Etat de Washington, alors qu’il débarquait du traversier en provenance de Victoria en Colombie-Britannique. L’accusé est un ancien résident de Montréal. Déjà emprisonné aux Etats-Unis, le terroriste montréalais, Ahmed Ressam, recruté par Al-Qaïda dans une mosquée de Montréal, ne purgera donc pas une peine de prison à vie comme le souhaitaient les procureurs fédéraux américains. Un revers pour les procureurs fédéraux qui avaient plaidé pour une peine exemplaire. Ceux-ci estimaient que le Montréalais représentait toujours une «menace réelle et sérieuse». Pour appuyer leur demande, ils ont expliqué que Ressam avait non seulement cessé toute collaboration avec les autorités depuis 2003 mais qu’en prime il s’était rétracté. Il faut rappeler ici que Ressam, qui avait été arrêté en décembre 1999 à la frontière américaine au volant d’une voiture bourrée d’explosifs, s’était montré très bavard et cette attitude coopérative lui avait permis de recevoir une sentence réduite. Rappelons ici que, suivant un bref parcours des diverses coupures de presse écrites à son sujet, Ahmed Ressam est entré au Canada en 1994 avec un passeport français. Questionné par les officiels de l’immigration à l’aéroport Dorval à Montréal, Québec, il s’est présenté alors en tant que réfugié et invente de toutes pièces une histoire incroyable de «persécution» en Algérie. Installé à Montréal, il vit dans l’illégalité et omet de se présenter à une audience pour obtenir l’asile politique. Sa requête pour le statut de réfugié est par conséquent refusée et un mandat d’arrêt est émis contre lui. D’après plusieurs agences de presse qui citent des sources judiciaires, A. Ressam obtient un passeport canadien sous un faux nom, Benni Norris, et parvient à éviter l’expulsion. Et l’individu, qui a habité Marseille, était déjà pisté par les services français depuis 1996. Ahmed Ressam utilisera ce passeport pour se rendre en Afghanistan en 1998 où il participe à un camp d’entraînement pour terroristes. Il y apprend à manier des armes, fabriquer des explosifs et s’instruit en matière de poisons. Au début de l’année 1999, il retourne à Montréal et prépare son plan pour attaquer un aéroport ou une ambassade aux États-Unis. Son choix s’arrête sur l’aéroport international de Los Angeles, en Californie. Le 14 décembre 1999, Ahmed Ressam traverse la frontière canado-américaine à Port Angeles, entre la Colombie-Britannique et l’Etat de Washington. Remarquant la nervosité de Ressam à sa descente d’un ferry-boat, les inspecteurs l’interrogent plus attentivement. Ressam panique et essaie de prendre la fuite. Les douaniers découvriront de la nitroglycérine et plusieurs détonateurs cachés dans un pneu de secours que Ressam transporte dans son automobile. L’individu, en possession de 59 kg d’explosifs, est arrêté sur-le-champ et subit un interrogatoire du FBI. Ahmed Ressam avait partagé une chambre d’hôtel pendant 3 semaines à Montréal avec un certain Abdelmajid Dahoumane, un terroriste présumé. Une valise se trouvant dans cette pièce sera analysée et on découvrira qu’elle contient des traces de produits chimiques utilisés dans la fabrication de bombes artisanales. Ressam admet que les deux individus ont fabriqué des bombes ensemble, mais précise que le lieu de l’attaque envisagée n’a jamais été révélé à Dahoumane. Abdelghani Meskini, un Algérien résident dans le quartier de Brooklyn, membre du réseau terroriste, est appréhendé à son tour à Seattle alors qu’il attendait Ressam, il portait sur lui des documents indiquant que le responsable de l’opération était Mohamed Ould Salahi, un Mauritanien, Imam de la mosquée Es-Sunna à Montréal, qui a pu s’échapper. Ressam collabore avec les autorités américaines pendant son enquête en 2001 et révèle la présence de cellules dormantes d’Al-Qaïda aux États-Unis. Cette information se retrouvera quelques mois plus tard dans la notice officielle «Presidential Daily Briefing» présentée au Président George W. Bush le matin du 6 août 2001, intitulée «Ben Laden déterminé à frapper aux Etats-Unis» et qui fera grand bruit après les attentats du 11 septembre 2001. Le 27 juillet 2005, Ahmed Ressam a été condamné par un tribunal de Seattle à une sentence de 22 années d’emprisonnement, plus cinq ans de probation après son éventuelle remise en liberté. Le 16 janvier 2007, une cour d’appel de San Francisco a annulé la condamnation prononcée contre Ressam en 2005, mais a maintenu sa culpabilité et demandé à un juge de décider une nouvelle peine. L’appel des avocats de Ressam portait sur des déclarations que leur client avait faites aux douaniers lors de son arrestation en décembre 1999. Le parquet, jugeant la sentence initiale trop clémente, avait lui aussi fait appel en août 2005.   A.B. / Agences
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