Fuyant la
canicule qui prévaut depuis le début du mois sacré, et puisque c'est encore la
période des congés, nombre de familles en quête d'un peu de fraîcheur
convergent vers le complexe des Andalouses après le f'tour
pour terminer leur soirée au bord de la mer. Des centaines de véhicules venus
d'Oran prennent d'assaut ce complexe un moment après la rupture du jeûne et ce,
depuis l'entame du ramadhan. La plupart des familles rapportent leur s'hour pour un pique-nique nocturne sur le sable. Les 120
projecteurs, illuminant la plage dudit complexe, qui ont été installés quelques
jours avant l'ouverture de la saison estivale, contribuent grandement au cadre
agréable offert à ces familles noctambules. La brise marine, qui souffle le
soir sur les côtes en embaumant l'air d'iode, constitue également l'une des
principales raisons de ce rush nocturne vers le complexe des Andalouses. Le
week-end, ces familles ne quittent les lieux qu'un petit laps de temps avant
les lueurs de l'aube, annonçant le début du jeûne.
«C'est la
première fois que nous prenons notre s'hour au bord
de la mer. Nous n'avons pas raté l'occasion pour prendre un bain de nuit. Les
enfants n'ont jamais étaient aussi joyeux», a confié un jeune homme attablé
avec sa famille autour d'un thé. Les mêmes confidences ont été formulées par
d'autres familles essaimées sur le sable à quelques mètres du rivage. Certaines demeurant dans les cités ceinturant
la ville d'Oran argumentent en plus l'absence de véritables aires de détente
pour familles. «Sur le boulevard front de mer, il y a trop de monde le soir et
nous nous sommes lassés de la rituelle promenade après le f'tour.
Cette année, je découvre avec joie et fait participer ma famille à ces
véritables moments de détente avec en plus un s'hour
au bord de la mer», a fait remarquer un jeune cadre demeurant à la cité USTO.
Le poste de la Gendarmerie nationale,
nouvellement réalisé cet été et la présence dissuasive de ces éléments sur les
lieux, procure aussi une assurance à ces estivants d'un autre genre. Les
établissements de commerce, en particulier les crèmeries, salon de thé et
autres cafétérias, installés à l'intérieur du complexe, ne désemplissent pas
durant les soirées de ce mois de ramadhan. La demande dépasse même l'offre au
cours du week-end notamment dans certains établissements, qui sont subitement
submergés par la clientèle. Les allées du complexe se transforment le soir en
un véritable lieu où s'épanouit la badauderie. Une ambiance particulière y
prévaut au cours de ces soirées du mois sacré. Un autre constat est relevé au
niveau des plages de certaines localités côtières, à l'exemple de celle de Trouville et de Bouiseville, situées
sur le territoire de la daïra de Aïn El-Turck. Nombre de familles riveraines de ces localités
s'installent sur les plages le soir après le f'tour
autour d'un thé ou un café. Des jeunes et moins jeunes se confrontent dans de
longues parties de dominos ou autres jeux de société. Le bain de nuit pour ces
noctambules fait également partie de ce nouveau rituel de ce mois sacré.
Mais il y a des
familles oranaises qui préfèrent aussi rompre le jeûne au bord de la mer, surtout
qu'on est encore en pleine saison estivale. Elles tentent, à travers cette
expérience, d'apprécier le mois sacré dans une ambiance estivale, autour d'une
table comportant des plats traditionnels divers et variés. Une sensation rare
sur fond d'air marin rafraîchissant. Si beaucoup de gens se sentent mieux chez
soi pendant l'iftar, savourant des mets devant la
télévision, d'autres entendent «joindre l'utile à l'agréable» en pareille
période marquée par la chaleur et la beauté de la mer. Des familles des
communes côtières préparent le manger à la maison et se rendent peu avant l'iftar, paniers et glacières, dans les plages dotées
d'éclairage public et louent des tables chez des concessionnaires qui proposent
également d'autres prestations à leurs clients après la rupture du jeûne. Nabil,
un habitant de la commune de Bousfer qui a passé deux
soirées pareilles en famille au début du ramadhan, trouve que ça a été une
expérience sensationnelle qui casse la routine singulière au mois sacré. Abdelatif
affirme que sa famille a pris goût à l'iftar «pieds
dans l'eau», après qu'elle a eu une première expérience de ce genre cette année
à cause de la canicule. «Tous les membres de ma famille sont tentés de la
recommencer, tellement elle était passionnante et amusante», a-t-il dit.
Un père de
famille, Lotfi, qui a trouvé lui aussi un grand plaisir dans l'iftar au bord de la mer, a déclaré «aussitôt le jeûne rompu,
avec des dattes et une gorgée de lait, mes enfants se sont précipités dans
l'eau, avant de reprendre ensuite le manger». Il envisage recommencer avant la
fin du mois sacré cette expérience, même s'il habite à Haï El-Menzah
(ex-Canastel), localité située à plus de 20 kilomètres de la
plage de Cap Falcon, sa plage préférée.
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Posté Le : 16/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com