Algérie

S'arranger avec la crise



Il arrive qu'après réflexion, l'on s'autorise une certaine légitimité à se plaindre d'avoir des rêves qui n'aboutissent pas ou presque jamais. Quelquefois par la faute des autres, mais aussi et souvent par la nôtre. Nous serions, à en croire certains «critiques avertis», encore incapables de choisir par nous-mêmes la meilleure manière d'accéder à mieux. Il fut un temps où une grande partie de ceux qui n'avaient plus envie de jouer la carte révolutionnaire se planquait derrière le fait qu'un Bouteflika lui avait apporté la paix en mettant fin à la guerre sanglante déclarée au peuple par les groupes barbares des GIA. C'est cet aveuglement du système qui empêchait de mesurer le degré de la déliquescence à laquelle il participait et dont il se rendait coupable. En voulant faire au mieux pour sa pérennité, il a fermé les yeux sur les antécédents d'assassins qui se sont un jour découvert et des ambitions de partenaires politiques et des qualités d'hommes d'affaires. La question que les observateurs s'étaient immédiatement posée, c'était avec lequel des deux profils on allait composer ' En haut lieu, on aura vite tranché en faveur des deux, sachant qu'aucune partie n'endosserait le rôle de figurant. C'est ainsi que l'on avait convenu d'amnistier les assassins et de fermer les yeux sur les florissantes affaires montées par eux, grâce, entre autres, à l'argent du racket amassé durant la décennie noire et blanchi, pour beaucoup, dans l'import-import. C'est cette complaisance qui permet, encore aujourd'hui, lorsque les uns lèvent le pied parce qu'ils sont occupés ailleurs, aux autres de prendre le relais pour veiller au grain et à la bonne marche des transactions. Tout cela m'est revenu en mémoire un jour, tandis que la facture de nos importations s'élevait à près de 200 milliards de dollars et que nos exportations atteignaient à peine les 2,5 milliards de dollars. Pour ne pas dire, des clopinettes ! Mais quoi exporter, si nous peinons à produire une partie de notre alimentation ' À quoi un Algérien renoncerait, en premier, si la crise venait à s'aggraver ' Consommer ! On aime tellement ça !M. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)