Algérie

Ryanair avertit : De nouvelles perturbations peuvent intervenir



Ryanair a publié lundi un bénéfice en hausse de 12% sur son troisième trimestre clos fin décembre, en dépit de cafouillages dans les tableaux de services qui ont entraîné 20.000 annulations de vols et un conflit avec ses pilotes.Le transporteur à bas coûts, première compagnie aérienne européenne en termes de passagers transportés, a toutefois averti que de nouvelles perturbations pourraient intervenir dans les mois à venir et qu'il n'était pas optimiste quant aux tarifs moyens sur les vols court-courriers en Europe cet été. La compagnie irlandaise a été contrainte en décembre de reconnaître les syndicats pour la première fois en 32 années d'existence afin d'éviter une grève de ses pilotes à la suite de l'annulation à l'automne de 20.000 vols en raison de cafouillages dans les tableaux de services. "La reconnaissance des syndicats pourrait un peu compliquer nos activités, entraîner des perturbations à court terme et générer un peu de publicité négative, mais elle ne remettra pas en cause notre position de numéro un de l'aviation européenne ni notre objectif de transporter 200 millions de passagers par an d'ici à 2024", a souligné son directeur générale, Michael O'Leary. Les tarifs aériens des trois derniers mois de 2017 ont été conformes aux attentes du marché, en baisse de 4%, mais les revenus annexes des services optionnels, comme les suppléments de bagages ou l'embarquement prioritaire, ont augmenté de 12%. Le bénéfice après impôts de Ryanair est ressorti à 106 millions d'euros, en progression de 12% par rapport à l'an dernier, à un niveau supérieur à un consensus d'analystes avancé par la compagnie elle-même qui était à 101 millions d'euros.
Elle a confirmé sa prévision d'un bénéfice après impôts situé entre 1,4 milliard et 1,45 milliard d'euros sur l'ensemble de son exercice 2017-2018 qui prend fin le 31 mars. Son directeur général, Michael O'Leary, a toutefois invité les analystes à ne pas supposer que les bonnes performances de du segment des court-courriers ces derniers mois en Europe allaient se prolonger jusqu'à la saison estivale. Les concurrentes easyJet et Wizz ont annoncé des chiffres d'affaires soutenus sur la période, la faillite du britannique Monarch et la mise d'Air Berlin et d'Alitalia sous administration judiciaire ayant dopé les tarifs. "Nous ne partageons pas l'optimisme de certains concurrents et commentateurs de marché annonçant une hausse des tarifs de l'été 2018", a dit Michael O'Leary dans un communiqué. "Nous appellerions, dès maintenant, les investisseurs et les analystes à une extrême prudence dans leurs hypothèses en matière de tarifs" pour l'exercice qui sera clos en mars 2019.
Il a également dit s'attendre à ce que les négociations avec les syndicats entraînent "certaines perturbations localisées et une publicité défavorable dans la presse".
"Nous sommes totalement préparés à affronter toute perturbation de ce type pour défendre notre base de coûts et notre modèle de rentabilité élevée", a-t-il ajouté.

Incertitude du Brexit
Dans l'immédiat, la compagnie prévoit de transporter un record de 130 millions de passagers lors de l'exercice comptable en cours d'avril 2017 à mars 2018 - un chiffre relevé d'un million par rapport à ses prévisions précédentes et qui s'avèrerait 8% supérieur à celui de l'exercice 2016-2017.
Malgré un coût exceptionnel de 25 millions d'euros lié aux dédommagements des passagers touchés par les annulations - intégré dans ses comptes du premier semestre - et une hausse des cours du pétrole prévue au second semestre, la compagnie table toujours sur un bénéfice net annuel compris entre 1,4 et 1,45 milliard d'euros.
Pour l'exercice suivant (avril 2018 à mars 2019), Ryanair table sur une nouvelle croissance de son trafic, à 138 millions de passagers, la compagnie continuant d'élargir son réseau - elle vient d'annoncer ainsi qu'elle allait desservir la Jordanie pour la première fois.
Ryanair profite de surcroît des opportunités offertes par la liquidation de la compagnie britannique Monarch, de la faillite de l'allemande Air Berlin et des difficultés de l'italienne Alitalia pour conquérir des parts de marché dans ces trois pays.
Mais M. O'Leary a prévenu que l'environnement d'affaires du secteur continuerait d'être marqué par une baisse des prix des billets - un phénomène peu favorable aux marges des transporteurs -, sur fond de concurrence acharnée.
"Les coûts vont augmenter l'année prochaine avec une hausse prévue de 300 millions d'euros de notre facture de kérosène et 100 million supplémentaires de coûts du personnel" du fait de hausses de salaires concédées par la compagnie pour calmer la grogne sociale, a ajouté M. O'Leary.
Il a ajouté que l'incertitude demeurait à cause du Brexit sur les conditions de vols entre le Royaume-Uni et l'UE à partir d'avril 2019.
Le conseil d'administration de Ryanair n'en a pas moins approuvé un plan de rachat d'actions de 750 millions d'euros, prévu pour s'étaler de février à octobre.


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