«Nous soutenons en principe l'initiative des Etats-Unis d'une résolution à l'ONU.» Lors de sa conférence de presse de fin d'année, tenue hier matin à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a affirmé son soutien au projet américain de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU.Ce projet a pour but de frapper les ressources financières du groupe djihadiste Daech et de mettre en place une nouvelle Constitution en Syrie ainsi que l'organisation d'élections générales. Pour rappel, le chef d'Etat a été l'hôte, mardi dernier, du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, pour discuter du sujet.En marge de cette conférence et en réponse aux accusations des Occidentaux et des ONG, Poutine a affirmé que les frappes menées, depuis plusieurs mois, par l'aviation russe en Syrie «soutenaient» non seulement l'offensive de l'armée régulière, mais également celle de l'opposition qui combat l'organisation terroriste Etat islamique (EI).Précisant qu'elles se poursuivraient tant que l'armée syrienne poursuivrait les siennes et qu'un processus politique d'implantation de la paix ne serait pas établi. «Seul un processus politique mettra fin à la guerre civile qui a éclaté en 2011», a-t-il déclaré. Les déclarations surprenantes du chef de l'Etat russe interviennent à la veille d'une réunion sur la Syrie à New York entre ministres des Affaires étrangères, où sera notamment évoqué le sort du président syrien, élément crucial du règlement d'un conflit qui a fait plus de 250 000 morts et plusieurs millions de déplacés en quatre ans et demi. Le chef d'Etat a par ailleurs ajouté qu'il ignore encore s'il était nécessaire qu'il y ait présence à longue échéance de militaires russes en Syrie étant donné les capacités de longue portée des nouvelles armes dont ils disposent.SanctionsAutour du conflit avec la Turquie, Poutine a exprimé sa révolte qualifiant les faits de nouveau de «coup de poignard dans le dos». «Les actes du pouvoir turc concernant notre avion qu'ils ont abattu n'étaient pas bienveillants mais hostiles», a-t-il déclaré, faisant référence au Soukhoï-24 russe abattu par les F-16 turcs le 24 novembre dernier, alors qu'il survolait la frontière turco-syrienne. L'un des pilotes de l'appareil avait été tué ainsi qu'un autre soldat russe lors d'une opération pour récupérer l'équipage.«Ils ont tiré sur notre avion, des gens ont été tués», a-t-il ajouté. Expliquant : «Voilà ce qui m'a réellement révolté : si c'était vraiment un accident, comme l'a dit le gouvernement turc (...), on prend son téléphone tout de suite et on s'explique.» Poutine a aussi accusé la Turquie de «s'être cachée derrière l'OTAN», dont elle est membre, et d'avoir abattu l'avion militaire pour que la Russie «fuie» la Syrie, où elle mène des frappes aériennes depuis le 30 septembre. Sur l'Ukraine, au lendemain de la signature du décret suspendant, à partir du 1er janvier, l'application d'un traité instaurant des tarifs préférentiels entre Kiev et Moscou, Poutine réfute toute introduction de sanctions contre l'Ukraine.«Nous n'introduirons aucune sanction contre l'Ukraine.» Vladimir Poutine a par ailleurs déclaré que son pays est prêt à discuter d'échange de prisonniers avec le gouvernement de l'Ukraine, précisant que ces échanges devraient être équitables. «Il n'y a pas de soldats de l'armée régulière russe en Ukraine», a-t-il déclaré, tout en reconnaissant la présence de Russes opérant «dans la sphère militaire».La formule employée par le président russe sur «les gens qui s'occupent de régler certains problèmes» est particulièrement vague et imprécise, mais le Kremlin reconnaît depuis le début du conflit dans l'est de l'Ukraine la présence de «volontaires» russes, souvent d'anciens militaires, partis combattre aux côtés des séparatistes de leur propre gré.Deux Russes capturés dans l'est de l'Ukraine et présentés par Kiev comme appartenant au GRU, les services de renseignements de l'armée russe, sont actuellement jugés en pour participation à une «guerre d'agression» contre l'Ukraine et à un «attentat terroriste». Moscou affirme pour sa part que les deux hommes avaient démissionné de l'armée plusieurs mois avant leur capture. «Nous n'avons aucun intérêt à exacerber les tensions dans le conflit. Au contraire, nous désirons résoudre ce conflit dès que possible», a par ailleurs assuré Vladimir Poutine.
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Posté Le : 18/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ryma Maria Benyakoub
Source : www.elwatan.com