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La croissance économique de la Russie, affectée par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales, a ralenti au troisième trimestre, selon des statistiques publies, mais autorités et économistes préviennent que le pire reste à venir.A 0,7% sur un an contre 0,8% au deuxième, la première estimation de l'évolution du produit intérieur brut par l'institut fédéral des statistiques Rosstat correspond à la prévision du gouvernement.Mais ce dernier a déjà prévenu qu'il s'attendait à un chiffre négatif au quatrième trimestre, en raison de la crise actuelle mais aussi par un effet statistique, le quatrième trimestre 2013 ayant été particulièrement solide.Il table sur une croissance de 0,5% cette année et de 1% l'année prochaine. Mais la banque centrale s'est montrée bien plus pessimiste dans un rapport publié cette semaine: elle attend 0,3% cette année et zéro l'année prochaine, la crise ukrainienne intervenant "au moment où s'épuisaient les sources traditionnelles de croissance", c'est à dire les hydrocarbures.La croissance de la Russie a déjà nettement reculé ces dernières années, passant à 1,3% en 2013 après 3,4% l'année précédente, bien loin des taux de 7% à 8% qui ont marqué les deux premiers mandats du président Vladimir Poutine sur fond d'envolée des cours du pétrole. Fuite des capitauxLe phénomène a été accentué par la crise ukrainienne et l'introduction de sanctions occidentales sans précédent contre Moscou pour l'annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée et son soutien présumé aux séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.La Russie subit depuis des fuites massives de capitaux, estimées par la banque centrale à 128 milliards de dollars cette année, et un effondrement du rouble qui a perdu près du quart de sa valeur face à l'euro depuis le début de l'année.La monnaie russe est en outre affectée depuis un mois par la chute des cours du pétrole, qui constitue avec le gaz la plus grande partie des recettes budgétaires. Sa dépréciation a tourné à l'effondrement la semaine dernière. Neil Shearing, de Capital Economics, a jugé le chiffre du troisième trimestre "meilleur que prévu". Il a cependant souligné qu'il portait sur une période précédant la récente chute des cours du pétrole et du rouble."Il ne constitue donc pas un signe de résistance de l'économie russe: nous continuons de penser qu'une récession est probable l'année prochaine", a estimé cet expert dans une note.La dépréciation de la monnaie a entraîné une flambée des prix, accentuée par l'embargo décrété par Moscou sur la plupart des produits alimentaires des pays qui la sanctionnent. L'inflation dépasse déjà 8% et pourrait s'approcher de 10%, selon les experts, début 2015.La hausse des prix et l'incertitude géopolitique pèsent de plus en plus nettement sur la consommation des ménages. La production en revanche résiste, en partie car les industries russes doivent compenser certaines importations ukrainiennes."Il n'y a pas de risque d'effondrement économique ou de défaut sur la dette", a estimé dans une note jeudi l'économiste Chris Weafer, du cabinet Macro Advisory."Les principales craintes qui existent actuellement, c'est que la stagnation puisse durer plusieurs années, que les banques et les industries demandent de l'aide pour rembourser leurs dettes, que le déficit budgétaire se creuse et vide les réserves, sans rien laisser pour les investissements et la relance de la croissance", a-t-il ajouté.




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