Rush sur les pharmacies

La dangereuse baisse de vigilance des citoyens s'avère être, d'après la communauté scientifique, en grande partie, responsable de la progression inquiétante de la pandémie de Covid-19. Paradoxalement, sur le terrain, le constat est sans équivoque : les pharmacies ne désemplissent pas et la demande sur les produits de protection contre le virus augmente visiblement de jour en jour.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les pharmaciens semblent unanimes là-dessus, « les citoyens se ruent toujours sur ces produits ». D'aucuns évoquent même une « explosion de la demande » des solutions hydroalcooliques, des masques de protection, ou encore des lingettes antiseptiques. « Depuis la levée du confinement, nous recevons un flux incessant de clients et ce, dès 8h du matin », observe Samia, gérante d'une pharmacie située non loin de la place du 1er-Mai.
En effet, une longue file d'attente se forme devant l'entrée de l'officine. « La plupart de ces personnes viennent réclamer des masques de protection en général », assure-t-elle, précisant que, souvent, les personnes âgées sont celles « qui achètent le plus ce type de produits, car plus vulnérables ». Samia fait remarquer que dans l'absolu, les citoyens sont de plus en plus nombreux à venir s'approvisionner en bavettes ou en gels désinfectants. Selon elle, cette ruée traduit la panique grandissante des Algérois vis-à-vis de la recrudescence du nombre de cas de contamination au Covid-19.
Pareillement, la cons?ur de cette dernière, qui travaille quelques mètres plus loin, fait savoir que « ces deux dernières semaines, les Algérois se précipitent sur ces produits de protection plus qu'à l'accoutumée ». Elle dira même que l'engouement des consommateurs pour les masques notamment « est beaucoup plus perceptible aujourd'hui qu'au tout début de l'épidémie ». Chose qu'elle explique par la reprise de l'activité commerciale et économique. Elle relève que pendant le confinement, « il n'y avait pas foule, ce qui est normal vu que les gens se déplaçaient beaucoup moins, voire pas du tout », a-t-elle ajouté.
Les clients qui pénétraient dans l'enceinte de l'officine, particulièrement pour acheter des masques de protection, ont souligné, pour certains, qu'il leur arrive très souvent d'oublier leurs bavettes à la maison, et de ce fait, se voient dans l'obligation d'en acheter une nouvelle. D'autres, en revanche, en achètent plus d'une, afin d'être sûrs de ne jamais en manquer, « au cas où ! »
Dans le même rayon, un employé d'une autre pharmacie soutient que, certes, « on constate » un certain relâchement de la part des citoyens dans les espaces publics. « Néanmoins, laissez-moi vous dire qu'une grande partie de la population se jette littéralement sur les divers produits afin de se prémunir contre le virus », a-t-il témoigné. Il certifie, à son tour, qu'après s'être relativement calmée, l'activité a repris de plus belle pour les pharmaciens, qui « n'éprouvent, actuellement, aucune difficulté » à écouler leurs stocks de bavettes ou de gels hydroalcooliques de différents formats.
Dans le même contexte, les pharmaciens interrogés sur la disponibilité de ces produits de protection, aujourd'hui devenus indispensables pour les citoyens, se sont montrés rassurants. Ils garantissent, ainsi, que, jusque-là, les quantités de masques et de solutions hydroalcooliques répondent largement à la demande pourtant croissante des citoyens. Ils précisent, en outre, que la commercialisation des masques confectionnés par des groupes privés y a beaucoup contribué.
D'après ces professionnels, une grande partie de la population semble consciente de l'importance de porter un masque et de se désinfecter les mains régulièrement.
Tandis qu'une autre partie, expliquent-ils, achète un masque juste pour ne pas avoir à payer une amende de 10 000 DA, sans pour autant respecter les mesures de distanciation sociale.
M.?Z.