Algérie

Rush sur la Tunisie



Les touristes algériens en partance pour la Tunisie viennent de contrées différentes de l'Est algérien.Ils sont reconnus grâce aux plaques d'immatriculation de leurs véhicules.
Les policiers et douaniers du poste de transit d'Oum Teboul dans la wilaya d'El-Tarf sont mis à rude épreuve à chaque fin d'année et en saison estivale. En effet, ces derniers ont traité par jour entre 10 et 15 000 véhicules venant des différentes wilayas de l'Est algérien et presque 4 000 passagers. Mercredi dernier au poste frontalier plusieurs dizaines de véhicules attendent sous une pluie fine leur tour. Le chef de poste, en l'occurrence le commissaire Azzedine Oufeld, nous a signalé que cette situation dure depuis le début du mois en cours.
Pour lui, cet état de fait est la conséquence de l'attitude des banques qui exigent un compostage de sortie pour prétendre l'année prochaine à une allocation devises. La majorité écrasante de ces voyageurs fait uniquement composter son passeport puis rebrousse chemin après avoir humé un peu d'air tunisien. Dans ce cas, selon notre interlocuteur, ils sont plus de 70% et le reste va en cette période en Tunisie juste pour passer quelques jours afin de réveillonner et revenir le 3 ou le 4 janvier 2018 en créant encore une tension de l'autre côté de la barrière.
Le commissaire chef de poste nous révèle une autre catégorie de personnes qui se rend en Tunisie. L'allocation devises servira donc pour des soins en Tunisie. Un citoyen de la wilaya de Skikda Lamine G. nous a déclaré qu'il a fait de nombreux kilomètres pour composter son passeport et ceux de ses deux fils et de son épouse.
Selon lui, les devises récoltées lui seront d'un grand secours pour accomplir une omra aux Lieux saints en avril prochain. Donc, il est obligé d'opérer le change. Un policier nous apprend que les instructions de la DGSN sont appliquées à la lettre. Ici, comme à El-Ayoun, les mesures de passage sont allégées, le poste est renforcé en infrastructures d'accueil. Le propriétaire de véhicule ainsi que les passagers effectuent les formalités de transit sans descendre de leur véhicule. Les mêmes facilités sont accordées aux services de douane surtout avec le système "TPD" qu'on peut obtenir par Internet. Depuis janvier 2017, le poste d'Oum Teboul a connu une métamorphose sur le plan infrastructurel et aussi, une meilleure fluidité de la circulation.
Par ailleurs, le commissaire Oufeld nous a appris que diverses affaires ont été traitées par les services de police. Plus de 2 000 affaires ont été traitées dont une dizaine pour des véhicules de luxe recherchés par Interpol et pour des personnes sans compter les 500 autres liées à la contrebande et à la drogue.
Notons que lors de notre déplacement vers le poste de transit nous avons rencontré plusieurs cambistes qui proposaient à ciel ouvert le change de 690 dinars tunisiens pour 7 000 dinars algériens. Ce sont des jeunes sans emploi, recrutés par des barons de la région, qui se livrent à une telle activité.
Un jeune qui n'a pas voulu décliner son identité mais qui nous a remis le numéro de son mobile, nous a avoué que ce travail lui permet de "gagner son pain" plutôt que de verser dans la délinquance. "La nécessité d'ouvrir d'autres postes de transit à Aïn El-Kerma, à Bougous ou à Bouhadjar pourrait, incontestablement, désengorger les deux postes
d'El Ayoun et d'Oum Teboul", nous dit-on. Ainsi donc, afin de pouvoir retenir les citoyens dans leur pays et recevoir des touristes étrangers, nos gouvernants doivent changer leur politique touristique en offrant une infrastructure adéquate avec un personnel formé dans le savoir-faire touristique et bannir de leur jargon le vocable "bricolage". Parmi ces voyageurs de fin d'année il y en a qui sont seuls, d'autres en groupes ou en famille.
Les touristes algériens en partance pour la Tunisie viennent de contrées différentes de l'Est algérien. Ils sont reconnus grâce aux plaques d'immatriculation de leurs véhicules. Peu de touristes des localités de la wilaya d'El-Tarf mais nombre d'autres wilayas ont fait des kilomètres pour se rendre en Tunisie.
Deux jeunes de Sétif nous ont appris qu'ils se rendent en Tunisie par habitude. Chaque année à la même époque après un accord commun, ils décident de prendre part à ce voyage. Salim, la trentaine accomplie, nous indique qu'à Sétif, les prestations dans les infrastructures touristiques sont médiocres.
Le poste de transit a enregistré, selon les informations recueillies hier vendredi auprès du chef de poste, 30000 sorties vers le territoire tunisien. Presque autant de retours soit 27 000. Selon la même source, les agents de police et des douanes s'attendent à un flux plus conséquent le 2 janvier au lendemain du Nouvel an. Les destinations les plus privilégiées des touristes algériens vers la Tunisie sont généralement Nabeul, Hamamet, Sousse et Djerba.
Nos compatriotes, selon les touristes de retour, ceux qui vont en Tunisie juste pour composter le passeport pour prétendre la prochaine année à l'allocation devises, choisissent les meilleurs hôtels avec des prestations de services acceptables.
Hamid un jeune de la capitale de l'acier, Annaba, nous apprend qu'il opte chaque année pour Nabeul et dans cette ville, après ses nombreux voyages, il a fait la connaissance de plusieurs jeunes de son âge lui facilitant le séjour dès qu'il y arrive.
Pour son compagnon de voyage Rafik, originaire d'Aïn Smara dans le Constantinois, la Tunisie est sa préférence du fait que ce pays voisin compte une panoplie de réalisations touristiques dignes de ce nom avec des prestations de services "à la mesure de ce qu'on paie".
Tahar BOUDJEMAA.
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