Algérie

Rush et embouteillages au quotidien



Rush et embouteillages au quotidien
C'est devenu une habitude : la saison estivale à Jijel rime désormais avec rush et embouteillages. Depuis le début du mois de juillet, des milliers d'estivants venant de l'arrière-pays ont investi la côte jijelienne pour fuir les températures caniculaires qui sévissent à l'intérieur du pays et s'offrir des vacances pour recharger les batteries après une harassante année de travail ou d'études pour les plus jeunes. Cette fois-ci, la ruée a été précoce. D'habitude, on attendait la deuxième quinzaine du mois de juillet pour voir les grands afflux, mais cette année, les estivants ont commencé à déferler dès les premières lueurs du mois de juillet. De l'extrême est à l'extrême ouest de la wilaya, le topo est pratiquement le même : les cités sont assaillies par les véhicules avec des plaques d'immatriculation renseignant sur l'origine des nouveaux venus. Les routes nationales, principalement durant le week-end, se chargent de files kilométriques d'automobilistes qui s'arment de patience, n'ayant pour seul remède que la perspective d'arriver bientôt au bord de la mer pour faire trempette. Que ce soit tôt le matin ou en fin d'après midi, le spectacle est le même.Des files le matin affluant vers la côte et le soir les mêmes files qui repartent. Au chef-lieu de wilaya, Jijel, les encombrements sont devenus quotidiens et à des heures précises : en milieu de matinée, à midi et en fin d'après-midi. Ces derniers sont les plus tenaces car tout le monde réinvestit la ville après une journée à la plage. L'autre problème est causé par l'affluence de milliers de personnes et d'automobilistes vers un seul point ' privilégié parmi tant d'autres - :le front de mer de Kotama. Là, les estivants ont le loisir de consommer grillades ou glaces autour de tables placées sur le sable ou encore d'investir les kheïmas érigées près de la plage. A Jijel, comme partout dans les localités côtières, quiconque possède un appartement ou une maison, et qui arrive à se caser quelque part avec sa famille le temps des vacances, met à la disposition des estivants les lieux moyennant pécule. D'année en année, les prix ne cessent de grimper. Cette année, la fourchette oscille entre 2 500 et 4 000 DA la nuit, selon l'endroit. Les arrivants, eux aussi, deviennent plus exigeants à débourser de telles sommes qui restent, malgré tout, bien plus économiques qu'un hôtel pour une famille de plusieurs personnes. Désormais, les propriétaires doivent assurer aux hôtes, outre l'électricité, le gaz et l'eau, un téléviseur avec parabole et démodulateur, et pourquoi pas, un climatiseur. Le marché évolue d'année en année.Tous les espaces pris d'assautDans les cités HLM de Jijel, les voitures des estivants emplissent l'essentiel des parkings et autres espaces publics. Des jeunes, qui s'improvisent gardiens de parkings, se frottent les mains devant cet afflux, synonyme d'augmentation du pactole amassé chaque nuit. Une manière pour eux de se rendre utiles et d'échapper, un tant soit peu, aux griffes du chômage et autres déviances. En dehors de la ville, principalement près des petites localités côtières, une nouvelle forme d'hébergement a fait son apparition au niveau des parkings des plages. Des familles qui ne trouvent pas où loger, préfèrent se garer près du bord de la mer, dans un parking et y passer la nuit en toute quiétude avec la bénédiction du gérant temporaire des lieux. Mais, d'ores et déjà, certains pensent au Ramadhan. L'année dernière, on avait remarqué que plusieurs familles de l'intérieur du pays avaient loué des appartements pour y passer le mois sacré. Les familles venant principalement du Sud du pays, préfèrent louer quelque maison ou appartement et y passer le mois de jeûne sous un climat plus clément. Cette année, et certainement plus les prochaines, le Ramadhan ne devrait plus constituer une entrave pour les amateurs de séjours sur la côte. Les réservations à Jijel ont déjà commencé, et on estime que l'affluence sera beaucoup plus importante que l'année passée durant le mois sacré. Certaines familles sont allées même jusqu'à improviser des ruptures de jeûne en bord de mer. La nourriture est cuisinée à la maison avant d'être emballée pour aller garnir une table sur une plage avant le « maghreb ». Les idées ne manquent pas, et chacun y va avec sa trouvaille. La wilaya de Jijel, en dépit des avancées réalisées, est encore très pauvre en terme de structures d'accueil. La demande des estivants est, jusque-là, bizarrement ignorée des investisseurs en hôtellerie et autres pour répondre aux exigences d'un marché sans cesse croissant.


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