Algérie

Ruptures


C'est aujourd'hui que le président des Etats-Unis s'adressera au monde musulman, et son message portera essentiellement sur la paix. C'est d'ailleurs le sens de l'engagement qu'il avait pris avant même son investiture, et alors que, en tant que président élu, il était pressé de s'exprimer sur l'agression israélienne contre les Palestiniens. Tout ce qu'il avait dit alors, c'était que lui et son équipe allaient se mettre rapidement au travail.C'était au mois de janvier dernier. Et depuis cette date, il a multiplié les déclarations relatives notamment à la question palestinienne afin au moins d'éclairer sur ses intentions, donnant non seulement sa vision sur la solution à ce conflit, mais jusqu'au mode opératoire. Il a notamment appuyé le droit des Palestiniens à créer leur propre État indépendant. Ou encore, a-t-il dit tout récemment, « remettre sérieusement sur les rails » le processus de paix au Proche-Orient.C'est simple mais pas tout à fait clair puisqu'il n'est fait aucune référence aux résolutions adoptées en ce sens comme la 242 et la 338, retenues en 1991 comme base de règlement lors de la conférence de Madrid organisée par l'Administration américaine dirigée alors par George Bush père. C'est un travail par touches successives qu'il est en train de mener puisque son discours évolue en tenant compte des réactions qu'il suscite. Comme celle du principal lobby israélien aux Etats-Unis, l'AIPAC, qui tente de brouiller le discours présidentiel, en demandant tout simplement aux Etats-Unis de ne pas s'impliquer dans d'éventuelles négociations. C'est le sens de la lettre d'élus américains au président Obama. C'est-à-dire ne rien faire. Et par conséquent, laisser les Israéliens agir à leur guise et décider unilatéralement comme au sujet des frontières ou d'autres questions comme le retour des réfugiés palestiniens, ou le statut d'El Qods.Et là, se rendra-t-on compte, Barack Obama envisage de rompre avec près de six décennies de politique proche-orientale des États-Unis. Lui qui a décidé de mettre en avant les intérêts nationaux américains, rappelant même que la situation au Proche-Orient les menace directement, n'exclut pas désormais une certaine fermeté à l'égard d'Israël comme il le dit, afin que ce pays mette fin à l'occupation des territoires palestiniens et arabes. Impensable jusque-là, quand on sait à quel point les États-Unis étaient accusés d'assurer l'impunité d'Israël. C'est son sens de l'amitié, puisque Obama n'a pas manqué de souligner l'importance de la relation entre Israël et son pays. Un rappel en fait puisque son message en ce sens est marqué par la constance depuis qu'il s'est adressé pour la première fois aux Israéliens. C'était en juillet dernier, soit avant même qu'il ne soit élu président des États-Unis.Cette volonté de paix et de rendre justice au peuple palestinien constituera ainsi la trame du discours d'aujourd'hui, lui-même perçu ou susceptible de constituer une nouvelle politique des États-Unis avec le monde musulman dans son ensemble. Avec aussi des assurances, comme le fait pour les États-Unis de ne plus chercher à imposer leurs valeurs.Une autre rupture avec son prédécesseur. Il y aura beaucoup à dire, et lui-même reconnaît qu'un discours ne suffit pas et que c'est là un travail de longue haleine. Il suffit alors d'y aller.
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