Algérie

Rupture de stocks de solutés : La PCH, un mauvais payeur



Plusieurs services médicaux se trouvent actuellement dépourvus de ces produits de base que sont les poches et les flacons de perfusion, à  savoir les sérums glucosés à  5%, le sérum salé à  0,9% et le sérum de réhydratation. Outre le groupe Saidal qui assure l'approvisionnement de la PCH à  raison de 10 millions de poches par an, la société privée IMC, quant à  elle, lui en livre 14 millions d'unités par an ; elle a décidé de ne plus fournir la PCH tant que cette dernière n'a pas honoré ses créances estimées à  400 millions de dinars (4 millions d'euros). «Les différents solutés sont disponibles en quantité suffisante à  notre niveau. Nous avons décidé de ne pas approvisionner la PCH depuis près de quatre mois tant que les factures restent impayées. Nous avons tenu des réunions avec les représentants du ministère de la Santé et de la PCH avant l'été et rien n'a été fait à  ce jour. Des correspondances ont été adressées au ministère de la Santé et nous avons même saisi l'UGTA sur ce problème. En vain», a déclaré à  El Watan Abderahim Nadir, directeur général d'IMC, avant de signaler : «Nous avons 1000 employés à  payer chaque mois et d'autres charges au niveau de l'entreprise. On ne peut pas continuer à  approvisionner une entreprise qui n'honore pas ses créances et ouvre par ailleurs des lettres de crédit pour des fournisseurs étrangers.»
Pour le groupe pharmaceutique Saidal, qui vit le même problème – un milliard de dinars de créances impayées par la PCH –, le problème ne réside pas à  son niveau. D'après le directeur de la communication, M. Naïli, Saidal a honoré ses engagements en constituant un stock annuel selon les capacités de l'entreprise. La production de solutés, toutes formes confondues, par le groupe est d'environ 10 millions d'unités par an. Ce qui reste très insuffisant, selon les recommandations de l'OMS, qui fixe une poche pour un million d'habitants.
Par ailleurs, plusieurs entreprises algériennes privées de fabrication attendent le payement des créances. Pour elles, il est aujourd'hui difficile de fournir la PCH tant que les anciennes commandes ne sont pas payées. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, accuse les distributeurs et les importateurs d'être à  l'origine des  ruptures de stocks de médicaments alors que la PCH se débat dans des difficultés financières très importantes depuis plusieurs mois sans que les pouvoirs publics daignent régler le problème.  Le premier responsable de cette structure a déjà tiré la sonnette d'alarme au mois d'août dernier en déclarant à  la presse que «la PCH n'est pas en mesure d'assurer l'approvisionnement et de maintenir un stock de sécurité de médicaments pour une durée de six mois. La situation financière de la PCH ne lui permet pas d'assumer le rôle qui lui est dévolu».


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