Algérie

Rupture dans le stock de médicaments : Les pharmaciens et les associations face à la douleur des malades



Rupture dans le stock de médicaments : Les pharmaciens et les associations face à la douleur des malades
Photo : Slimene S.A. Les affirmations du syndicat national des pharmaciens d'officines et des associations de malades selon lesquelles 230 médicaments demeurent introuvables se confirment sur le terrain. Dans des pharmacies d'Alger, beaucoup de médicaments manquent du plus essentiel aux crèmes dermatologiques. Dans cette longue liste, les officines sont aussi en rupture de stock de  pilules contraceptives. «Nous manquons pratiquement de tous les médicaments. Des dizaines d'ordonnances ne sont hélas pas satisfaites», avoue un pharmacien à  Alger-Centre. Dans une autre officine et au moment de notre passage, la majorité des clients sort bredouille. C'est le cas de cette octogénaire à  la recherche du Drill, préconisé dans le traitement de la tension artérielle ou encore cet homme en quête du Ketoderme 2%, une crème pour traiter les champignons. Un autre homme demande du Dicoxine pour le cœur. Là aussi, la réponse du pharmacien est presque mécanique : «Il n'y en a pas». «Vous assistez en live à  la galère des malades», souligne le pharmacien, tout en indiquant que les vaccins contre les allergies et les pilules contraceptives font partie du lot des médicaments manquants.            Cette situation est ressentie par les associations des malades chroniques qui font face au quotidien aux doléances des patients.  «Il y a une pénurie dans l'approvisionnement des hôpitaux et ce en dépit de la promulgation de la circulaire 007 de 2005 relative à  la décentralisation des traitements», souligne la représentante de l'association des hémophiles Mme Latifa Lamhel. Elle estime que cette  rupture de médicaments est liée à  une mauvaise gestion dans la distribution. «Tous les médicaments sont disponibles mais cette mauvaise gestion nous oblige à  traiter du cas par cas. C'est du bricolage», explique-t- elle. De son côté, la présidente de l'association d'aide aux cancéreux «El Amel» Mme Hamida Ketab confirme le manque de médicaments indispensables dans le traitement des cancéreux principalement le Methotrexat prescrit dans la chimiothérapie qui a été retiré du marché par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) sans àªtre remplacé en un temps court comme prévu. «Nous sommes au quatrième mois de ce retrait et rien n'a été fait», affirme la présidente d'El Amel. Et pourtant, «la chimiothérapie est basée sur plusieurs protocoles, le manque d'un seul protocole fait courir au malade le risque de récidive et même de mort», affirme-t-elle. Avec cette énième rupture de médicaments, ce sont les malades, notamment chroniques qui vont encore souffrir.


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