Algérie

Rumeurs et lendemain incertain


La circulation des rumeurs fut l'un des principaux symptômes de l'état de fermentation que connut l'Algérie depuis le début du mouvement populaire. Un sentiment général d'instabilité politique a favorisé la prolifération des fausses nouvelles dans l'espace public. Le peuple Algérien vit dans l'incertitude du lendemain. Et les rumeurs, suggérées à l'imminence d'une grave perturbation politique, a contribué à entretenir ce climat d'expectative. En effet, dans la nuit de samedi à dimanche, le peuple Algérien a été à l'affût du moindre murmure ou du moindre écho susceptible d'assouvir un tant soit peu leur curiosité sur ce qui se tramerait dans les coulisses, suite à la déclaration du chef d'état-major de l'ANP dans laquelle il dénonçait un «grave complot» contre l'armée. Pour nombre d'observateurs, «la nuit des longs couteaux» devait commencer. Mais en l'absence de communication officielle, l'opinion publique s'est retrouvée à relayer, consciemment ou inconsciemment, des informations invérifiables, dont certaines semblent clairement destinées à la propagande et à la manipulation des foules, dans un contexte très favorable à la propagation de fake news. Ainsi, des médias, s'adonnant à ce qui s'apparente à du bourrage de crâne, se sont attachés durant toute la nuit à créer un climat de psychoses dans le pays, en appelant l'institution militaire à procéder, dans l'urgence et sans la moindre enquête, à arrêter les personnes désignées par le chef d'état-major dans son discours pour «haute trahison». Ces appels ont aussitôt été amplifiés par des pages Facebook n'hésitant pas à annoncer pompeusement l'«arrestation», en pleine nuit, du frère et conseiller du Président. Au même moment, des cyberactivistes partageaient d'autres «infos», illustrées parfois par des photos tout aussi invérifiables, sur un déploiement d'unités de la Gendarmerie nationale dans la capitale. D'aucuns ont, pourtant, témoigné n'avoir rien vu de tout cela. Même le correspondant de la chaîne Al-Arabiya à Alger a, dans un tweet, démenti la rumeur. Mais le climat de psychose a déjà pris racine.
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