Algérie

Ruisseau (Hussein Dey) : Travaux de démolition dans l'anarchie totale



Depuis le relogement des familles, il y a quelques jours, de nombreuses cités, sises à Oued Kniss, au Ruisseau, sont transformées en chantier.Un jeune homme venu récupérer de la ferraille et du bois dans les constructions vouées à la démolition au Ruisseau (Hussein Dey) a fait, avant-hier, une chute dangereuse de l'étage supérieur d'un immeuble. L'on apprend que sa vie est sérieusement en danger. Aussitôt l'incident passé, la cinquantaine d'autres personnes ayant investi les lieux, en quête d'objets et de matières récupérables, ont repris leur besogne. Comme si de rien n'était.
Depuis le relogement des familles, il y a quelques jours, de nombreuses cités sises à Oued Kniss au Ruisseau sont transformées en chantier dans ce quartier populaire. Des immeubles de 8 et de 12 étages sont concernés par la démolition. Les habitants ont eu l'occasion de découvrir l'existence d'un nouveau métier.
Celui de récupérer de la ferraille, du bois et bien d'autres matières à vendre. Mais les conditions dans lesquelles se fait ce travail donnent froid dans le dos. C'est carrément impensable. A chaque coup de Poclain, des essaims de jeunes se précipitent vers les débris et procèdent au ramassage.
Le conducteur devrait klaxonner, ralentir ou carrément s'arrêter. Les responsables des travaux ne semblent pas inquiétés outre mesure. Sinon comment peut-on expliquer la présence de ces «ramasseurs» en bas âge pour la plupart d'entre eux et la poursuite des travaux, alors qu'un grave accident venait à peine de se produire. Des témoins oculaires ont affirmé qu'une ambulance et un véhicule de police étaient stationnés juste à coté, suite à ce tragique accident.
Mais sans que les personnes étrangères au chantier n'en soient chassées. Sur des chantiers répondant aux normes de sécurité, l'on aurait arrêté les travaux pour beaucoup moins que cela. Par mesure de prévention, l'on aurait aussi procédé à la clôture en urgence des lieux et la désignation de gardiens. Hélas, sur ce chantier, l'absence de responsables en mesure d'appliquer strictement la loi pour permettre un meilleur déroulement des travaux, est pour le moins regrettable.
Le ramassage de la ferraille et du bois n'est point du vol, mais les conditions dans lesquelles une telle activité se fait font craindre le pire. D'autant que les jeunes exerçant cette activité ignorent totalement le danger et n'hésitent pas à s'interposer entre une pièce de béton et l'engin effectuant les travaux de démolition.
Cette activité, apprend-on, n'est pas nouvelle et dispose de ses «professionnels». D'ailleurs, aussitôt l'opération de relogement terminée, ils ont débarqué et commencé à prendre tout ce qui était susceptible de leur faire gagner quelques sous. Puis des camions sont arrivés et ils sont chargés avec célérité. «Ils ont même récupéré, avec beaucoup de dextérité, les tuiles anciennes d'une vieille bâtisse coloniale», raconte un habitant.
Ces individus sont pour la plupart d'entre eux des étrangers. «Je n'ai reconnu que deux habitants du Ruisseau parmi eux», témoigne-t-il. Qu'à cela ne tienne. Interdire à ces jeunes de saisir une opportunité de gagner légalement de l'argent n'est pas faisable, mais les laisser risquer leur vie est formellement irresponsable. Il est à rappeler que les autorités de la wilaya d'Alger rasent systématiquement les cités dont les habitants ont été relogés et récupèrent les assiettes foncières.


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