Algérie

Ruée vers le m'zab



Ruée vers le m'zab
En bus ou en taxi, les départs d'Alger sont disponibles à longueur de journée, voire la nuit. Sont plus chanceux ceux qui peuvent faire ce voyage avec leurs propres moyens. La traversée des 600 km est aussi un trajet qui permet aux voyageurs de faire du tourisme et de mieux connaître les différentes villes sur cette distance. Une fois Blida dépassée, les gorges de la Chiffa constituent un paysage agréable où le flux des habitants des villes périphériques ne baisse presque jamais, notamment le week-end. La fraîcheur, l'eau douce, les singes magots, les montagnes couvertes d'une dense verdure sont les caractéristiques qui font la particularité de ce site prisé par les visiteurs.Et puis il y a la main de l'homme qui a creusé les montagnes pour faire passer l'ancienne voie ferroviaire, abandonnée depuis. A Oued El Alleug, les poteaux et plateformes en béton sur lesquels sera bâti le pont de la Chiffa servant au dédoublement de la RN-1 ont poussé sur plusieurs mètres de hauteur, un indice de l'avancée de ce projet qui, une fois achevé, va désengorger cette partie nord du centre du pays. Les mots ne suffisent pas pour décrire la beauté des paysages entre Médéa et Berrouaghia. Ici, les terres agricoles, encore épargnées par le béton, s'étendent à perte de vue. La route menant de Ksar El Boukhari jusqu'à la nouvelle ville de Boughezoul regorge de chantiers, certains pour accélérer la cadence de la réalisation du dédoublement de la transsaharienne, d'autres servent de bases de vie à des projets futurs. De part et d'autre de la route, les anciens petits villages nichés au milieu des terres se sont transformés en excroissances urbaines échappant à tout contrôle. A l'arrêt depuis des années, la nouvelle ville de Boughezoul a vu également l'installation de nombreux chantiers et autres plateformes en construction.C'est, peut-être, le début de la concrétisation de ce projet grandiose. La route est fluide. En l'empruntant, il est inutile d'appuyer sur le champignon car les radars sont placés tout au long de ce trajet pour traquer tous les contrevenants. Pas de soucis à se faire pour l'approvisionnement en carburant, l'itinéraire est jalonné de stations-service, au style ancien, mais qui ont l'essentiel à offrir aux passagers avec comme bonus le service et l'accueil chaleureux. A Aïn Ouassara, les restaurateurs ont réussi à se faire une grande réputation puisque beaucoup de passagers préfèrent faire une halte dans cette grande ruelle commerçante où tout est disponible. Hassi Bahbah s'est carrément métamorphosée ces dix dernières années. L'embellissement de la ville et les nombreux projets d'infrastructure ont eu un impact positif sur cette région à vocation agro-pastorale.Entre Djelfa et Ghardaïa, l'état de la route laisse à désirer. La première partie sur une distance de 60 km est très endommagée. La circulation sur une seule voie est parfois contraignante par la présence de gros engins et camions de transport de tous types de marchandises qui prennent le chemin du Sud.Hormis cette difficulté, il est très agréable d'observer les parcelles verdoyantes de terres agricoles et les serres implantées dans ces régions steppiques, où l'élevage est l'activité reine. C'est là aussi qu'on peut se rendre compte que l'Algérie est très vaste. Entre Laghouat et Ghardaïa, la route est encore plus agréable avec les nouveaux tronçons réalisés dans le cadre du dédoublement des voies. Celles-ci sont plus larges. L'éclairage public est assuré pour ceux qui aiment circuler la nuit. En bus ou en taxi, le coût de ce voyage ne dépasse pas les 1.400 DA. La moyenne de la durée du trajet est de 10 heures.




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