Des baraques cédées à 15 millions de centimes «Pour bénéficier d’un logement dans le cadre du social, il faut habiter dans l’un des bidonvilles du quartier des Planteurs. Cependant et aussi paradoxale que cela puise paraître, c’est l’illicite qui ouvre droit au logement» s’indignent des Oranais qui attendent depuis les années 70 d’être enfin logés. Ces demandeurs de logement n’ayant pas encore obtenu satisfaction, ils estiment que ceci n’est pas une rumeur mais une réalité avant d’affirmer que «les nouveaux débarqués, ceux qui ont installé une ceinture de la misère autour d’Oran, en érigeant des bidonvilles, ont tous bénéficié de logement et, cette fois-ci, le tour est aux habitants des constructions précaires des Planteurs». La crainte des Oranais postulant pour des logements sociaux, s’est accentuée depuis qu’une ruée d’autres nouveaux débarqués dans ce quartier a été enregistrée. Cela a commencé suite à l’opération de relogement des 870 familles du terrain Hadj Hacene, et s’est accentué après le relogement inopiné des 161 familles de Oued Si Ali. Selon les habitants de cette zone, des familles qui venaient de s’installer depuis moins d’un mois sur ces lieux ont été relogées. On estime que c’est la rumeur ayant circulé par la suite faisant état que le quartier des Planteurs sera rasé et en premier lieu les habitations longeant les oueds qui a provoqué cette ruée. Ceci a aussitôt donné lieu à la création de nouveaux périmètres, de nouvelles zones d’habitation à proximité des oueds et au pied du Mourdjajo, des habitations précaires qui sont cédées à pas moins de 15 millions de centimes. Ces transactions se font au su et à la vu de tout le monde. Pis encore, on peut même voir l’inscription «A vendre» sur des baraques. En dépit de cela, les services habilités ne bougent pas le petit doigt pour stopper l’hémorragie. D’autre part, une ruée d’un autre type a lieu dans ce même quartier; il s’agit des cas de personnes déjà installées qui ont fait appel à leurs familles des douars et villages et les hébergent pour leur permettre de bénéficier, le moment venu, de logements du moment qu’une nouvelle opération de recensement des familles est annoncée. «Au rythme de la ruée que connaît le quartier des Planteurs, nous autres demandeurs de logements, natifs d’Oran ou habitant Oran depuis les années 60, ne bénéficierons jamais de logements sociaux» se lamentent nos interlocuteurs qui ajouteront «Nous ne sommes pas régionalistes mais nous ne tolérons plus d’être marginalisés dans notre propre ville». Il est à souligner que lors de l’opération de relogement des 161 familles de Oued Si Ali, le chef de la daïra d’Oran, M.Laardja Cheikh a déclaré que «les demandes de logements sociaux enregistrées au niveau de l’OPGI et des communes seront prises en charge».
Posté Le : 06/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com