Algérie

Ruée sur les boucliers numériquesContrôle du cyberespace



Ruée sur les boucliers numériquesContrôle du cyberespace
Le réseau internet s'inscrit graduellement sur les tablettes des grandes préoccupations agitant les relations internationales, et l'ére des théories politiques de l'hégémonisme. Au point que certains chercheurs, dans l'histoire récente mais pleine de l'internet, arrivent rapidement à faire le parallèle entre le contexte de sa création, marqué par la guerre froide, avec le contexte actuel, qui vit au rythme, disent- ils, d'une « nouvelle guerre froide » par cyberspace interposé ». Les révélations du jeune Edward Snowden, ancien agent au service des renseignements américains, refugié depuis quelques mois en Russie, aident à connaître, chaque jour un peu plus l'ampleur du phénomène de contrôle systématique des communications sur le cyberespace. Profitant de son passage à Hong Kong, comme première étape de son exil forcé, les autorités chinoises ont bénéficié, en juin dernier, d'une belle opération de communication, avec la publication, dans un journal proche des thèses de Pékin, le Morning Post de Hong Kong South China, des révélations de Snowden sur des opérations de cyber espionnage menées par Washington à l'encontre des communications en Chine, dans ce que le site d'information www.01net.com a qualifié de « toute une série de piratages effectués à grande échelle sur des infrastructures chinoises ». Sans avoir été généreux en détails et preuves concrètes, Snowden a fait valoir, selon les mêmes sources, que « les services américains ont piraté, en janvier dernier, plus de 60 serveurs et ordinateurs de l'Université Tsinghua à Beijing (Pékin) », exhibant, pour appuyer ses dires, une liste « d'adresses IP », ce qui, d'après le site d'information 01net.com, « ne peut provenir que d'une intrusion informatique », ajoutant en effet que l'université citée héberge l'un des six principaux réseaux dorsaux de la Chine, à savoir le China Education and Research Network. Ce réseau permettrait de surveiller les communications de millions de Chinois », et que toujours selon l'ancien agent américain, une autre université aurait également subi une intrusion américaine, à savoir celle « de Hong Kong, qui héberge l'un principal n'ud d'échange de trafic, le Hong Kong Internet Exchange ». Les propos de Snowden ont été une belle opportunité pour l'agence de presse officielle, l'agence Chine Nouvelle, de prendre le relais, comme l'indique le même site, pour dire haut et fort qu'en matière de cybersécurité, ces informations, qui montrent que les Etats-Unis, qui ont longtemps essayé de se présenter comme une victime innocente des cyberattaques, se sont révèlés être le plus grand voyou de notre temps ». C'est certainement pour se prémunir contre ce genre de « voyous », que la Chine réitère sa détermination à se donner les moyens d'une politique numérique sécurisante, comme le soulignait Xi Jinping, son président, l'été dernier, selon le quotidien français Libération » : Internet est devenu le principal terrain de bataille idéologique entre notre régime et les forces occidentales hostiles et il ne faut pas craindre de montrer l'épèe. En 2010 déjà, le gouvernement chinois rendait public un livre blanc sur l'internet dans lequel il est clairement stipulé : « Sur le territoire chinois, l'internet se trouve sous juridiction et souveraineté chinoise. La souveraineté de la Chine sur l'internet devrait être respectée et protégée ». Depuis, Pékin laisse fuiter des informations sur son arsenal de contrôle du réseau internet qui emploierait, d'après la presse spécialisée quelque deux millions de personnes. Le site 01net.com, qui s'est intéressé à ce sujet, reprend des informations publiées par le presque officiel journal les Nouvelles de Pékin disant que la « grande partie de ces « policiers » du web ont un logiciel de tri des mots clés, qu'ils appliquent à toutes les communications échangées sur les réseaux sociaux chinois, précisant que « Ces « petites mains » sont payées par les organes de propagande du gouvernement et du Parti communiste, ainsi que par les sites commerciaux ». Pour certains employés mobilisés pour cette cause, interrogé par la publication pékinoise, le travail n'a rien d'extraordinaire dans la mesure qu' ils considèrent « surveiller et obtenir des informations qui concernent les clients ». En plus de cette innovation institutionnelle, la Chine semble avoir également opté pour un renforcement de l'arsenal juridique par un nouveau texte rècemment adopté par Pékin, à travers lequel, souligne le site d'information, s'il suffit qu'un microblog estimé offensant soit vu par 5 000 personnes pour que son auteur risque d'être écrouée. En même temps qu'ils redoublent d'efforts pour se doter de systèmes de protection et d'intrusion dans le réseau internet, les Etats-Unis et la Chine n'ont eu de cesse, ces dernières années, d'échanger des accusations d'attaques informatiques. Il est vrai que le torchon brûle entre Washington et Pekin, au point que leurs deux présidents ont convenu, lors d'un sommet en été dernier, de mettre la coopération sur ces questions au centre de leurs échanges. Mais cela ne constitue qu'une façade, dans la mesure de ces deux puissances ont ouvert la voie au bridage des échanges sur internet, suivies par d'autres, à l'instar de la Russie qui vient de commander une « muraille numérique » sur la zone qui abritera les futurs jeux d'hiver. Ainsi, peut-on lire sur le site www.itespresso.fr, que « l'Agence de renseignement fédérale russe (FSB) a ordonné la mise en 'uvre d'un système d'interception des communications électroniques dans la région de Sotchi, cette ville balnèaire de la mer Noire où se dérouleront, du 7 au 23 février 2014, les XXIIes Jeux olympiques d'hiver ». Le site se réfère à des investigations effectuées par le journal britannique The Guardian dont deux journalistes se sont rendus sur place et ont analysé à la loupe la documentation technique relative à ce projet, mise à la disposition du public par l'administration de Moscou. A en croire cette source, l'architecture des réseaux-mobiles et sans fil des sociétés retenues aurait subi des ajustements techniques pour y incruster des gadgets technologiques en mesure d'assurer le filtrage des appels téléphoniques ainsi que la circulation des flux de fichiers sur le net, le tout, écrit le site « serait relié à la plate-forme de cyber-surveillance nationale Sorm (System or Operative Investigate Activities), qui offre aux autorités un contrôle global sur l'ensemble des données : communications voix, e-mails, messagerie instantanée, et réseaux sociaux. A l'approche des Jeux d'hiver 2014, les autorités américaines recommandent à leurs concitoyens appelés à s'y rendre, quelques mesures de sécurité pour éviter de se faire épingler par ce système, les invitant, selon le site, à « désactiver si possible l'itinérance et à retirer la batterie de leur téléphone portable lorsque celui-ci néest pas utilisé ». De son côté la Russie atténue le propos en avant arguant que son système de surveillance ne sera pas aussi draconien que celui des jeux d'été de Londres en 2012 puisque, dit-elle, « aucun système de vidéosurveillance ne sera mis en place ». L'évocation de la Grande-Bretagne ne paraît pas inopportune, si l'on en croit les dernières informations faisant état d'un plan du gouvernement de Londres de se doter d'une « cyber armée ». Le fondement de la démarche britannique est bien résumé par ces propos attribués par le quotidien Daily Mail à Philip Hammond, le ministre de la Défense britannique : « Pas de villes à rebâtir, pas d'infrastructure à reconstruire. Un homologue américain me disait » : Pourquoi faudrait-il bombarder un aéroport si on peut l'arrêter de fonctionner au travers d'une cyber attaque ». D'un, d'après www.01net.com, l'idée de Londres de « se doter d'une importante force de frappe numérique, permettant non seulement de protéger l'infrastructure du pays, mais aussi de contre-attaquer, voire attaquer un éventuel ennemi. « Pour ce faire, le gouvernement britannique a déjà entamé le processus de création d'une unité militaire spécialisée, baptisée « Joint ' Cyber Reserve » qui fera appel, selon le ministre de la Défense britannique, à « des connaissances, compétences, expèriences et aptitudes techniques pour travailler dans des domaines hautement spécialisés ». L'opération de recrutement qui sera lancée ce mois-ci sera ouverte aux militaires en exercice ou ayant quitté ainsi qu'aux civils et, comme l'explique la Défense britannique, même ceux qui n'ont jamais pensé rejoindre l'armée. Elle sera financièrement couverte en totalité par les fonds publics puisque le gouvernement de Gordon Brown est, selon le site d'information prêt à mettre la main au porte-monnaie ». Selon Daily Mail Online, il compte dépenser environ 600 millions d'euros sur les prochaines années pour mettre sur pied cette cyberarmée ».


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