Les truffes, très prisées dans les régions des Hauts-Plateaux et du Sud algérien ont fait leur apparition cette semaine sur les étals des marchands des fruits et légumes de la vallée du M'zab (Ghardaïa). L'apparition de ce tubercule, connu sous le nom de terfess et dont les préparations culinaires flattent le palais, a été quelque peu retardée du fait des conditions climatiques qu'ont connues les régions du Sud algérien.Ce champignon souterrain, de la famille des ascomycètes, aux différentes formes arrondies et dégageant une légère odeur, est très répandu dans les vastes «hamada» et regs de Mansourah, Guerrara, Zelfana, la zone de Noumérate entre Ghardaïa et Metlili, ainsi que dans d'autres régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Généralement, la truffe, cédée entre 800 et 1200 dinars le kilogramme, selon son calibre et sa couleur, est cueillie manuellement à l'état naturel au mois de janvier après les chutes de pluies, signale-t-on.Les truffes du désert de Ghardaïa sont réparties en trois espèces qui se distinguent les unes des autres par la zone de récolte, la taille, la couleur et la saveur, souligne un fin connaisseur de ce tubercule naturel et comestible. La petite truffe noire, en raison de son goût prononcé, est dégustée sans assaisonnement, après l'avoir fait bouillir dans de l'eau salée pour en éliminer les grains de sable. La truffe blanche, plus grosse, aux saveurs «fugitives», est utilisée pour le «sauté de champignons au d'han» ou pour garnir les pizzas. On en garde jalousement le secret de la congélation pour les faire sortir en accueillant un hôte distingué. La truffe à la chair spongieuse, à la couleur ocre foncé, au parfum exotique et aux saveurs très appréciées, «chante», dit-on, le «transport des sens». Cette variété est également utilisée comme condiment traditionnel, après avoir été découpée en rondelles salées et asséchées au soleil. Ce dernier se conserverait ainsi, plusieurs années, pour les plats locaux à base de pâtes, selon des connaisseurs. «La récolte de truffes a connu un pic sans précédent, durant la période des inondations qu'a connues Ghardaïa en 2008 et 2009», fait remarquer Bekkar, un marchand de légume du souk de Ghardaïa.La production naturelle de terfess «avait alors atteint le summum et il était cédé à raison de 50 DA le kilogramme, avant que cette production ne s'effiloche avec le temps», précise-t-il avec regret. «Les raisons du recul de la production sont multiples. Elles sont dues d'abord à une baisse de la pluviométrie mais aussi au ramassage excessif par les chasseurs de truffes, à l'aide de bêches et pioches, engendrant ainsi des perturbations de l'écosystème naturel de ces tubercules», explique un agronome de Ghardaïa. «L'absence d'une réglementation régissant la cueillette et la commercialisation de ce produit naturel très prisé, notamment à l'étranger, risque de pâtir à l'écologie et l'environnement des zones truffières», soutient ce spécialiste.Considéré par de nombreuses personnes comme un aliment aux grandes vertus thérapeutiques et aphrodisiaques, ce légume naturel «truffe sauvage» ou «terfass», selon l'appellation locale, est exporté vers de nombreux pays orientaux et européens. Il est même proposé à la commercialisation sur des sites Internet avec comme label sa qualité de produit «Bio», signale-t-on.La truffe, de la taille d'un abricot, étalée actuellement sur le marché de Ghardaïa attire la curiosité de nombreuses personnes, notamment des touristes nationaux qui s'adonnent à des photos «souvenir» auprès de ce tubercule.
APS
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Posté Le : 26/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie presse service
Source : www.latribune-online.com