Rue Aïssat Idir à Jijel : La bâtisse de la discorde

Ce sont des habitants excédés, à bout de nerfs, que nous avons écoutés raconter les ennuis que leur cause la carcasse d?un bâtiment abandonné depuis près d?une vingtaine d?années. La goutte qui a fait déborder le vase est l?arrivée en trombe, vendredi dernier vers 5 h, d?un fourgon pour « déverser » ses passagers composés d?hommes et de femmes à l?allure quelque peu menaçante. Le plus normalement du monde, ces derniers ont escaladé le mur de la bâtisse, en s?agrippant sur les trous se trouvant sur les blocs de parpaing de la façade, pour rejoindre leur refuge. C?est un scénario que vivent tout au long de l?année les habitants de ce quartier, désormais habitués au bruit des bouteilles qui se fracassent en pleine nuit au milieu de la cour de la maison ; le tapage nocturne accompagnant les beuveries, et la prostitution qui s? est développée, poussent un de nos interlocuteurs à nous dire qu?il s?agit tout simplement d?un lieu de passe. Cette maison est devenue le lieu de rassemblement des proxénètes, des receleurs et voleurs. C?est aussi un bar où circulent en plus kif et psychotropes. Parfois, on voit des gamins et des gamines s?aventurer en pleine nuit, accompagnés d?adultes ce qui fait penser que cet endroit s?illustre par ailleurs, comme étant un repaire de pédophiles. Le drame est doublement vécu par les habitants des maisons mitoyennes. Outre l?agression visuelle, la crainte des attaques et autres vols, est omniprésente chez ces derniers. Les habitants de ce quartier appelé l?Etoile ont, à plusieurs reprises, signé des pétitions pour alerter les autorités locales sur ce qui se passe dans cette bâtisse abandonnée, construite par la wilaya de Jijel au milieu des années 1980, avant que les travaux ne soient interrompus. Cet espace a été, par la suite, cédé à un privé par adjudication. Une intervention énergique des autorités est plus qu?urgente avant que les choses ne prennent une tournure regrettable.