Algérie

RSF dénonce les difficultés rencontrées par la presse pour couvrir le conflit armé



Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé mardi les difficultés rencontrées par les journalistes à accéder à l'information depuis l'intervention militaire française, notamment en zone de combat au Mali.
Les interpellations de plusieurs journalistes étrangers au Mali et l'agression de l'un d'entre eux en marge de l'attaque de la caserne des "bérets rouges", la garde rapprochée de l'ancien président Amadou Toumani Touré, par les "bérets verts", à l'origine du coup d' Etat du 22 mars 2012, ont été signalés par cette Ong.
"L'agression et l'interpellation de ces journalistes, ainsi que la confiscation de leur matériel professionnel, constituent une entrave inacceptable à la liberté de l'information", a-t-elle déploré.
Les "bérets verts", les gendarmes et la garde nationale "ont délibérément mis à l'écart les journalistes, témoins gênants, pour empêcher la circulation d'images compromettantes", a-t-elle ajouté.
RSF relève que dimanche "l'attaque inattendue des islamistes sur Gao a permis aux reporters déjà présents sur place de tourner pour la première fois des images des combats et qu'une cinquantaine de journalistes ont été évacués par l'armée française vers l'aéroport".
"Souvent maintenus à distance, parfois malmenés, les journalistes sont en effet victimes des obstacles imposés par les autorités", témoigne cette Ong.
"Les villes restent inaccessibles plusieurs jours après la fin des combats, et les professionnels de l'information sont maintenus loin des lignes de front", poursuit-elle. Elle rappelle que fin janvier, les médias internationaux avaient reproché aux autorités françaises de n'autoriser que des journalistes français à "embarquer avec les troupes".
"Les violations de la liberté de la presse sont devenues endémiques au sud du pays et le 8 février dernier, alors que les journalistes se trouvaient sur les lieux même des affrontements à Djicoroni, les autorités militaires maliennes ont démontré leur volonté d'aveugler les médias internationaux pour ne laisser transparaître que leur communication militaire", déplore RSF.
Elle rapporte aussi que le 31 janvier, deux journalistes d'une chaîne française avaient vu leur matériel saisi par les renseignements militaires alors qu'ils couvraient une manifestation de "bérets rouges" demandant leur réintégration dans l'armée malienne, ajoutant qu'une partie de ce matériel ne leur a toujours pas été restituée.


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