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Royaume-Uni : Une croissance modérée se confirme pour 2017


La progression du produit intérieur brut du Royaume-Uni a atteint 0,4% au troisième trimestre, a annoncé vendredi l'Office des statistiques nationales (ONS), confirmant que la croissance du pays se modérait sur fond de Brexit.Cette troisième estimation de la progression du PIB d'un trimestre sur l'autre est similaire aux deux premières estimations publiées par l'ONS.
La croissance avait atteint 0,3% au cours des deux premiers trimestres de 2017, aussi les données du troisième trimestre témoignent-elles d'une légère accélération. Mais l'ONS a souligné qu'un des faits marquants cette année était surtout l'affaiblissement de la consommation des ménages dont le pouvoir d'achat se réduit sur fond de Brexit. "Nous constatons un ralentissement de la croissance des dépenses des ménages. D'une année sur l'autre au troisième trimestre, elle a connu sa progression la plus faible depuis le premier trimestre 2012", a expliqué l'institut de statistiques. Les ménages voient en effet leur pouvoir d'achat s'éroder depuis des mois, du fait d'une accélération de l'inflation dopée par la dégringolade de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne (UE) lors du référendum du 23 juin 2016. Cette dépréciation renchérit les produits importés, notamment l'alimentation. Au final, la croissance des dépenses des ménages n'a été que de 0,5% au troisième trimestre (juillet à septembre) comparé au deuxième (avril à juin), même si cette hausse a été un peu meilleure que celle du trimestre précédent. L'investissement a pour sa part marqué le pas, avec une croissance de 0,3% (dont 0,5% pour l'investissement des seules entreprises), au moment où les incertitudes du Brexit conduisent à un certain attentisme. A noter que les exportations ont augmenté assez franchement (0,8%), les produits britanniques étant devenus plus compétitifs à l'étranger du fait d'une livre dépréciée. Mais les importations ont augmenté d'un même ordre de grandeur. Par activités, le secteur des services (finances, distribution, transports, etc.) a comme d'habitude constitué le principal moteur de l'économie du pays, même si la production industrielle a aussi contribué.

Même pente en 2018 '
Au final, les données publiées par l'ONS dressent le tableau d'une activité en croissance modérée, qui place le Royaume-Uni en queue de peloton des économies des grands pays développés. Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé cette semaine que pour l'ensemble de l'année, la croissance du pays atteindrait 1,6%, soit moins que lors des deux années précédentes, avant de ralentir encore un peu à 1,5% en 2018. "La détérioration de la confiance des consommateurs au second semestre laisse penser que les ménages ne sont pas prêts d'ouvrir leur portefeuille" l'an prochain, a prévenu Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics. "Face à une baisse des salaires réels, à l'austérité et à la hausse des coûts d'emprunts, la croissance des dépenses des ménages devrait ralentir lors des trimestres à venir", a-t-il jugé. L'ambiance au Royaume-Uni dans les mois à venir pourrait aussi dépendre de l'évolution des négociations sur le Brexit entre Londres et Bruxelles, qui vont entrer dans une deuxième phase consacrée à la définition d'une période de transition et à l'ébauche de la relation commerciale future entre le pays sortant et l'UE. "La performance économique du Royaume-Uni est meilleure que ce que pourraient laisser penser tous les commentaires déprimants", a objecté toutefois Ian Stewart, économiste au cabinet Deloitte. "La croissance a ralenti un peu, mais ne s'est pas écroulée", a-t-il ajouté, mettant aussi en avant un taux de chômage au plus bas depuis 42 ans. Fin novembre, l'institut officiel chargé des prévisions de croissance, l'OBR, a prévu une croissance économique annuelle comprise entre 1,3% et 1,5% jusqu'en 2021, plombée par de trop faibles gains de productivité.

Croissance à 1,7% au 3e trimestre
La croissance annuelle de la Grande-Bretagne a été révisée en hausse au troisième trimestre, à 1,7% au lieu de 1,5% en estimation initiale, mais cela reflète surtout des changements intervenus sur des données remontant au début de l'an dernier, a déclaré l'Office national de la statistique (ONS). Les économistes anticipaient une croissance confirmée à 1,5%. D'un trimestre sur l'autre, le PIB britannique a crû de 0,4%, confirmant l'estimation initiale et le consensus. La statistique montre par ailleurs que les ménages ont augmenté leurs dépenses de 1,0%, le rythme annuel le plus faible depuis le début 2012, durant le troisième trimestre. Leur revenu disponible, ajusté de l'inflation, a augmenté de 0,2% après une croissance de 2,3% au deuxième trimestre et une diminution le trimestre précédent. Le ratio d'épargne a fléchi à 5,2% contre 5,6% au deuxième trimestre, et 3,7% au premier trimestre. L'ONS observe que les ménages sont devenus emprunteurs nets, ce qui veut dire que leurs dépenses dépassent leurs revenus, depuis quatre trimestres d'affilée, une série inédite depuis que la statistique existe, soit depuis 1987. Comme les consommateurs, les entreprises sont également devenues prudentes, plongées dans l'incertitude de l'après-Brexit. L'investissement a augmenté de 0,5% sur le trimestre et de 1,7% par rapport au trimestre comparable de 2016. C'est un peu mieux que l'estimation initiale mais plus faible que ce qui avait été observé ces dernières années. Le déficit des comptes courants, qui avait atteint un record de 5,8% du Produit intérieur brut (PIB) l'an passé, était de 4,5% du PIB au troisième trimestre contre 5,1% au deuxième. Les économistes pensent que ce déficit diminuera, la baisse du sterling consécutive à la future sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE) devant stimuler les exportations et réduire le déséquilibre entre les rendements des investissements étrangers en Grande-Bretagne et les investissements britanniques à l'étranger.
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