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ROUTES COUPEES, APC FERMEES ET AFFRONTEMENTS Plus de 8 000 protestations en 2012



ROUTES COUPEES, APC FERMEES ET AFFRONTEMENTS                                    Plus de 8 000 protestations en 2012
Certains les appellent 'le langage de la rue", d'autres 'la colère contre la hogra", le nombre de protestations a sensiblement augmenté en 2012.
Les mois de janvier et de février 2012, à eux seuls, illustrent bien à quel point les collectivités locales et les élus n'arrivent pas à gérer la moindre des colères citoyennes. Les intempéries, qui viennent par ailleurs se greffer au malaise social, ont débouché sur des manifestations à travers l'ensemble des wilayas touchées par la neige, les inondations et l'isolement. Il aura fallu l'intervention de l'Armée nationale populaire pour libérer ces populations sans denrées alimentaires et sans médicaments.
Quant au gaz et autres besoins, ils relèvent du luxe ! Les services de sécurité, en qualité d'auxiliaires de justice et chargés d'intervenir sous l'autorité administrative, occupent le terrain par peur des débordements. Pendant la période du froid glacial, ce sont plus de cinquante Assemblées populaires communales (APC) qui ont été fermées par les citoyens, avant qu'elles ne soient difficilement rouvertes.
L'insécurité se greffe à ce climat social explosif et additionne les faits. Il ne se passe pas un jour sans que l'on signale une moyenne de cinq à dix émeutes, souvent suivies de fermeture de routes et d'APC. Parfois, quand le front social s'agite, les services concernés comptabilisent entre quinze et vingt manifestations.
Avec les mêmes raisons, toujours sans remèdes, toutes les catégories professionnelles ont observé des mouvements de grève en 2012. De l'éducation nationale, de la justice (greffiers), des chemins de fer, des transporteurs urbains, des infirmiers, des agents de l'administration et de l'état civil, mais surtout des gardes communaux, l'année 2012 a connu plus de 8 000 foyers de tension.
Des raisons, on relèvera la dégradation vertigineuse du pouvoir d'achat, la crise de logement, les délestages, les coupures d'eau, le chômage, la chaussée dégradée, le manque de chauffage dans les écoles, l'absence de médicaments et la non-prise en charge des malades, essentiellement due au détournement des malades par des médecins vers leurs cliniques privées, et j'en passe.
Des remèdes, pourtant existants, on ne verra que du vent ! Mais la cerise sur le gâteau sera celle de la violence dans les stades et les batailles rangées entre Algériens qui ne s'acceptent pas, même s'ils étaient ensemble dans la même salle de cours pendant vingt ans. Rien pour rien, les mouvements s'essoufflent souvent et, rarement, un ministre a tenté d'apporter des solutions. Quant aux élus, députés, représentants aux Assemblées populaires de wilaya (APW) et autres maires, les évènements de l'année 2012 ne les concernaient ni de près ni de loin. Les uns renouvelés le 10 mai, les autres le 29 novembre, seul, le peuple n'a aucune échéance pour pouvoir espérer à un changement digne de ce nom.
F B


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