Algérie

Routes barrées à Béjaïa Quelles incidences sur l'économie locale '



Routes barrées à Béjaïa                                    Quelles incidences sur l'économie locale '
L'une des entreprises emblématiques de la région, l'entreprise portuaire de Béjaïa en l'occurrence, a perdu au titre de l'année 2011, selon une source proche de la direction, près de 7% de son chiffre d'affaires.
La fermeture des principaux axes routiers est devenue, ces deux dernières années, un sport national à Béjaïa. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que les RN 9, 12 et 26 ou les chemins de wilaya soient barrés à la circulation. Les agents de sécurité, qui travaillent à la résidence universitaire de Berchiche, ont barré, avant-hier encore, la RN12 pour réclamer le paiement de quatre mois d'arriérés de salaire. C'est la deuxième fois en une semaine qu'ils procèdent de la sorte pour exiger leur dû. Bien évidemment, cela n'est pas sans désagréments sur les usagers de la route, lesquels sont empêchés de vaquer à leurs occupations. Souvent, on fait part d'altercations plus ou moins graves entre les manifestants et les usagers, qui essaient de forcer le 'barrage'. Plus encore, ce nouveau mode opératoire, pour lequel ont opté les acteurs de ces mouvements sociaux devenus récurrents, n'est pas sans conséquences sur l'économie locale. L'une des entreprises emblématiques de la région, l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) en l'occurrence, a perdu au titre de l'année 2011, selon une source proche de la direction, près de 7% de son chiffre d'affaires. Heureusement qu'au niveau de la qualité de service, l'EPB demeure encore concurrentielle. 'Et c'est en cela qu'on arrive à faire la différence', a reconnu notre interlocuteur. En termes clairs, les clients sont demeurés fidèles à l'EPB. Le P-DG du port de Béjaïa a confié récemment à la presse que pour chaque heure de fermeture de route, son entreprise perdait quelque 2 millions de dinars. Un cadre dirigeant de Général Emballage, leader dans l'industrie du carton ondulé, a reconnu pour sa part qu'au lieu de faire trois voyages entre Akbou, siège de l'entreprise, et le port de Béjaïa, il n'en fait désormais qu'un. 'Déjà qu'on a fort à faire avec les dos d'âne qui retardent considérablement le trafic, il faut aussi intégrer cette nouvelle donne : fermeture des principaux axes routiers.'
Interviewé, un chauffeur de l'entreprise publique Naftal a confié quant à lui que lorsqu'il prend la route le matin pour approvisionner les entrepôts en gaz butane, il n'est pas sûr de refaire le chemin inverse. Car entre-temps, le chemin de wilaya en question ou la RN concernée peut être l'objet d'une action de rue. 'Si tu as de la chance, le mouvement s'arrête au bout de quelques heures. Sinon, tu es obligé de faire un détour. Dans notre métier, il ne faut jamais dire que tu termines à telle heure. Il faut prendre en compte les aléas de la route.' En fait, pourquoi le recours systématique aux mouvements de rue ' Les citoyens, excédés par les promesses non tenues, les plates-formes de revendications qui finissent dans la poubelle ou oubliées dans des tiroirs, n'ont d'autre choix que de manifester leur mécontentement sur la voie publique, quitte à créer des désagréments. Les acteurs politiques et sociaux de la wilaya gagneraient à prendre le relais avant qu'il ne soit trop tard.
M. O


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)