Algérie


Rouiba
Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba ne sont pas prêts à baisser la garde face aux problèmes qui menacent l'avenir de leur outil de travail.«Celui qui lutte peut perdre, celui qui ne lutte pas a déjà perdu», ont-ils écrit sur une banderole suspendue à l'intérieur de l'usine. Hier, ils étaient des centaines d'employés à assister à l'assemblée générale qui les a réunis avec les membres de leur syndicat et les responsables de l'entreprise.Une assemblée à laquelle ils avaient appelé à cause «de l'arrêt de la production et des retards enregistrés pour l'exécution du plan d'investissement décidé depuis plusieurs années». «Non à la mauvaise gestion» ; «Non au bradage de notre entreprise» ; «Où est le plan d'investissement de l'entreprise ' Ce plan est-il une réalité ou une utopie '», lit-on sur des banderoles accrochées à proximité de l'endroit où a eu lieu l'assemblée générale.Ce regroupement intervient une semaine après l'action de protestation enclenchée par les travailleurs pour dénoncer l'arrêt de la production à la division mère (VIR) d'avril 2014 à septembre 2015 en raison des retards mis pour le dédouanement de la matière première importée. «L'Etat nous a tout donné. Les aides qui nous ont été accordées pour relancer l'activité dépassent le budget de la Mauritanie, mais on ne voit aucun résultat sur le terrain», regrette M. Messaoudi, secrétaire de l'union locale UGTA. Contrairement aux déclarations des travailleurs, le PDG de l'entreprise se veut très rassurant, même s'il reconnaît qu'«on est en retard de deux ans pour satisfaire les commandes de nos clients». «La SNVI ne vas pas chômer.On a un crédit de 110 milliards de dinars dont 40 milliards sont destinés à la modernisation de la division véhicule industriel et à l'augmentation de la production», a-t-il indiqué, sans toutefois convaincre son auditoire. Le PDG a insisté sur la nécessité de moderniser les équipements, soulignant que certaines machines n'ont pas fonctionné depuis 10 ans. «Il y a vingt ans, la SNVI produisait jusqu'à 50 000 véhicules par an. Aujourd'hui, on en est à moins de 20 000», déplore un travailleur. «Cela fait plusieurs mois qu'on vient à l'usine pour ne rien faire», a-t-il enchaîné.Outre l'arrêt de la production, de nombreux employés se sont plaints de la détérioration des conditions de travail et des lenteurs enregistrées pour le versement des primes de retraite. «Je suis à la SNVI depuis 1989, mais je n'ai bénéficié d'aucune promotion. Comment voulez-vous améliorer le rendement quand la pluie nous tombe dessus à la moindre averse à cause de l'état catastrophique des ateliers», se demande un autre travailleur. «Nous voulons des cadres dirigeants pas des dirigés.Car il me semble qu'il y a des gens qui décident derrière les rideaux et qui font tout pour saboter l'entreprise», soupçonne-t-il. L'assemblée générale a duré plus de deux heures. Après avoir entendu les réponses jugées «peu convaincantes» du PDG, les travailleurs ont rejoint leurs postes avec l'espoir que les choses iront mieux à l'avenir. Dans le cas contraire, «nous n'hésiterons pas à recourir à d'autres actions, comme nous l'avons démontré auparavant et en Octobre 1988, pour préserver notre entreprise et nos emplois».




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