Algérie


Rouiba
Ce qui était redouté par les travailleurs de la filiale du Laboratoire de l'habitat et de la construction du Centre (LHCC) de Rouiba a fini par se produire. La décision d'expulsion de cette unité du terrain qu'elle occupait depuis 1999 a été exécutée, hier, par l'huissier de justice sous le regard bienveillant d'un escadron de la Gendarmerie nationale.Les appels lancés par les 115 employés de ladite filiale à l'endroit du ministère de l'Habitat pour ne pas se retrouver au chômage technique n'ont donc servi à rien. «Maintenant, nous ne savons plus où aller. Nous n'avons plus le droit d'accéder au siège de notre entreprise», dénoncent des travailleurs. Le terrain (6000 m2) abritant les services de LHCC appartient à Infrafer, une entreprise publique spécialisée dans la réalisation des infrastructures ferroviaires.Il lui a été cédé par l'Etat durant les années 1990, mais à défaut de l'exploiter, elle l'avait sous-loué au LHCC de 1999 à 2001. Le LHCC s'est retrouvé obligé de quitter les lieux hier après un long feuilleton judiciaire. L'opération d'expulsion a failli tourner à l'émeute entre les travailleurs et les gendarmes dépêchés sur les lieux. Ces derniers ont éprouvé d'énormes difficultés pour accéder aux locaux de la filiale. «Pour le moment, on n'a évacué que les véhicules de service et les documents administratifs.Les machines de forage et autres matériels, acquis récemment grâce aux 1130 milliards de dinars débloqués au profit de notre unité par le gouvernement, sont toujours sur place. Mais l'huissier de justice nous a accordé un délai de huit jours pour les transférer ailleurs», précise un syndicaliste. Ce dernier affirme que ce sont les agents de sécurité d'Infrafer qui veillent désormais sur les lieux. Les employés de LHCC vont probablement continuer leur travail momentanément au niveau de l'unité de Oued Smar, où se trouve également le siège de la direction générale. «L'unité de Oued Smar est très exiguë. Cela nous oblige à trouver un terrain où nous installer dans les plus brefs délais, sinon nous risquons de perdre nos clients.Notre expulsion de Rouiba nous causera un énorme préjudice financier. Hier, de nombreux opérateurs et représentants d'institutions étatiques n'ont pas pu accéder au siège de notre filiale pour récupérer les résultats des études que nous avions menées à leur profit», regrette un cadre de l'entreprise. La cessation de leurs activités entraînerait, selon lui, des retards à de nombreux projets dont ils ont été chargés de faire les études de sols, comme les 5000 logements AADL prévus à Bouinan, 2100 autres dans la wilaya de Boumerdès, 2900 logements de l'ENPI à Alger, 6 POS dans la wilaya de Tizi Ouzou, 8 logements sociaux à Aïn Defla, etc.




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