Algérie

«Ross et la Minurso, témoins des pratiques coloniales marocaines»



«Ross et la Minurso, témoins des pratiques coloniales marocaines»
La tournée de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU dans la région, entamée par la capitale du royaume chérifien, ne saurait occulter la nature du système colonial marocain au Sahara Occidental.
Si au cours de ses entretiens avec les responsables marocains, Christopher Ross s'est enquis de l'approche marocaine en direction du Sahara Occidental, sa visite dans les territoires sahraouis occupés lui a rappelé, voire réaffirmé, la nature de la question du Sahara Occidental. En visite des villes sahraouies encore sous occupation marocaine, samedi à El-Ayoune, et hier à Dakhla, Christopher Ross et des représentants de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental (Minurso), présente depuis le cessez-le-feu en 1991, ont été témoins de la répression des services marocains à l'encontre des manifestations pacifiques des Sahraouis. Les témoignages de la délégation de Sahraouis venus des territoires occupés, hier à Alger, ont porté sur les pratiques coloniales marocaines d'atteintes à la dignité et aux droits de l'Homme. Pour le militant sahraoui Hassen Abba, Rabat persiste «par tous les moyens à étouffer la voix sahraouie qui s'exprime pacifiquement en faveur du droit à l'autodétermination et à l'indépendance du Sahara Occidental». Pour lui, «ces pratiques coloniales d'humiliation des Sahraouis, jusqu'à déshabiller de force dans la rue les femmes sahraouies manifestant pacifiquement, interpellent l'ONU qui doit assumer ses responsabilités engagées pour la tenue d'un référendum d'autodétermination». Si au cours de la conférence de presse qu'a abritée le siège du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS», la délégation sahraouie a exprimé l'espoir de voir l'ONU promouvoir «la force du droit international sur le droit de la force», il a été question aussi d'un appel lancé à Christopher Ross. Ce dernier est invité à faire valoir l'esprit et les textes de la charte onusienne dans la résolution du conflit opposant le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara Occidental, question de décolonisation. «Assez de la complaisance de l'ONU avec la politique coloniale marocaine au Sahara Occidental», a souligné Hassen Abba, résumant ainsi l'appel des Sahraouis à l'adresse de Christopher Ross. Au terme de sa tournée dans la région et le rapport que Christopher Ross présentera au Conseil de sécurité le 22 avril prochain, «l'application effective du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est l'ultime voie à même de mettre un terme aux souffrances des Sahraouis». Rabat qui n'a cessé de man'uvrer avec le soutien de ses alliés, notamment la France, dans sa colonisation depuis 1975 du Sahara Occidental persiste à miser sur le fait accompli, en vain. Les militants et les militantes rencontrés hier, et qui vont prendre part ces jours-ci, au Forum social mondial qu'abritera Tunis, comptent porter «haut et fort la portée de la lutte du peuple sahraoui pour sa dignité et son indépendance». Au moment où des capitales occidentales se précipitent dans leur soutien aux luttes pour les droits de l'Homme et à la démocratie sur la scène arabe, «un silence pesant persiste en direction des droits fondamentaux du peuple sahraoui à vivre libre et indépendant», a souligné H. Abba. Ce qui pour lui illustre amplement «la politique de deux poids deux mesures promue par l'Occident dont Paris dans son soutien de la colonisation marocaine au Sahara Occidental». Pour la délégation des militants sahraouis des territoires occupés, «nous la nouvelle génération de Sahraouis, qui vit sous l'occupation marocaine et celle des camps des réfugiés, sommes tout autant déterminés que nos ainés pour l'indépendance de notre Sahara occidental du joug colonial marocain». Et un militant de relever que «nous sommes toujours prêts aux sacrifices pour notre droit à l'indépendance, nous avons des détenus dans les geôles marocaines et nous sommes prêts à donner des martyrs pour notre indépendance». De son côté, l'ambassadeur de la République arabe sahraoui, Brahim Ghali, la visite de Ross dans les territoires occupés lui a permis encore une fois de s'imprégner amplement de la réalité du système colonial marocain. A notre question sur les événements sur le plan régional, la guerre au Mali, et Rabat qui man'uvre sur fond de sa présence coloniale au Sahara occidental avançant sa proximité géographique avec le Mali, M. Ghali a été catégorique : «Le Maroc est un Etat narco-terroriste et ses services de renseignement sont à l'origine de la création du Mujao au Nord-Mali.».Le diplomate sahraoui ajoutera plus loin que Rabat man'uvre en vain, car «l'histoire, la géographie, le peuple sahraoui et sa lutte pour son indépendance sont en permanence un rappel de la nature coloniale marocaine au Sahara Occidental». Christopher Ross est appelé au cours de sa visite dans la région et les étapes futures à promouvoir une solution sur la base de la résolution 1514 pour le règlement de la décolonisation du Sahara Occidental.


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