En 2022, personne ne veut donc de Cristiano Ronaldo. La réalité risque de faire mal à l'idole de la décennie passée mais le mercato ne laisse pas de place aux sentiments: en 2022, CR7 est simplement démodé. Le joueur reste une des références européennes et serait titulaire dans n'importe quelle équipe au monde, là n'est pas la question. Mais, justement, aucune équipe du rang du Portugais n'a voulu lui faire cette place. Une situation qui dit beaucoup du panorama européen actuel. Les demandes financières du Portugais ont évidemment freiné du monde. Mais c'est surtout parce que les clubs en mesure de s'offrir le quintuple Ballon d'or avaient d'autres idées et d'autres projets. Au-delà de sa politique salariale stricte, le Bayern Munich a préféré offrir Sadio Mané à Julian Nagelsmann, un joueur dont les caractéristiques collent bien plus au football total de l'Allemand. Si Chelsea s'est penché sur le dossier, ce fut davantage pour satisfaire poliment les demandes de Todd Boehly, son nouveau propriétaire en recherche d'un coup, qu'une requête de Thomas Tuchel. Cristiano est autant victime que symbole. Parce qu'en 2022, l'ère des superstars est définitivement morte. Place aux supers projets. Aujourd'hui, les têtes qui dépassent, celles qui incarnent, sont celles des managers. Les plus gros transferts de l'été ont d'abord été des souhaits de techniciens plutôt que des caprices de directions. À City, Erling Haaland ressemble à la pièce manquante du puzzle patiemment construit par Pep Guardiola depuis des années. À Barcelone - l'équipe même qui fut longtemps celle de Messi avant d'être celle de ses coachs (Valverde, Setién, Koeman) - tout tourne désormais autour de Xavi. Il réclamait un tueur à gages pour faire grandir immédiatement son projet de redressement et les débuts de Robert Lewandowski incitent à l'optimisme. À Arsenal, on a continué dans la voie tracée par Mikel Arteta avec des investissements intelligents et des seconds couteaux de City. À Liverpool, on a fait confiance au processus démarré par Jürgen Klopp pour miser gros sur Darwin Nunez et laisser partir Sadio Mané sans crainte, ou presque. Même Manchester United a décidé de placer son destin entre les mains d'Erik ten Hag, sans que cela ne le protège de craquages en règle. L'épopée de Chelsea en 2021, la victoire du Bayern en 2020, le sacre des Reds en 2019: le palmarès récent de la Ligue des Champions a incité les gros clubs à embraser le modèle du projet de long terme, avec des renforts ciblés à des postes clés plutôt que construire autour d'individualités. Cet été, la hype des défenses à trois a affolé le marché des centraux. Là encore, il fallait contenter les coachs. Preuve que les temps changent, Paris a suivi le mouvement. Après un été 2021 construit sur des noms plus que sur des besoins, Luis Campos a fixé le cap pour ne jamais dévier. Certes, il n'est pas le coach mais la tête pensante du PSG, c'est désormais lui. C'est lui qui a imaginé ce 3-4-3 et dressé les besoins parisiens autour de ce changement, c'est lui qui a choisi Christophe Galtier pour le mettre en musique et c'est encore lui qui a trouvé des débouchés aux pestiférés parisiens avant qu'Antero Henrique ne finisse le travail malgré une relation froide entre les deux.
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Posté Le : 03/09/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com