Rompre l'isolement, asseoir des ambitions Le Premier ministre en visite à Tindouf

Tindouf bénéficie des avantages consentis en faveur des populations du grand sud en matière d'investissements. Cession de terrains pour l'implantation de projets, réduction des impôts sur le revenu des entreprises ou des taux d'intérêt bancaires, le gouvernement a multiplié les mesures économiques et sociales pour favoriser l'amélioration des conditions de vie des populations. Au titre du logement rural, dans l'actuel plan quinquennal, la wilaya a bénéficié de 1.300 unités. Depuis déjà quelques années, sous l'effet de ce traitement spécial, la ville s'est totalement métamorphosée. Elle n'est plus vraiment ce bout du monde à la nature ingrate et hostile mais une cité qui attire de nombreux jeunes du nord qui investissent dans le commerce, les services et l'agriculture. Wilaya frontalière dans une région où les enjeux politiques et économiques sont importants, Tindouf recèle des potentialités que le gouvernement envisagerait d'exploiter. Il s'agit en premier lieu des immenses gisements de fer de Gara Djebilet situé à 130 km du chef-lieu de wilaya. Considéré comme l'un des plus importants au monde, le site renfermerait des réserves estimées à 1,7 milliard de tonnes. Sonatrach intensifie également sa prospection d'hydrocarbures. Par ailleurs, le projet, encore à l'étude, d'étendre le rail dans cette région par la construction d'une ligne entre Bechar et Tindouf révèle une vision stratégique. D'une distance de 1.107 km, la route qui doit relier Tindouf et Adrar en voie de finalisation (elle sera livrée à la fin de l'année prochaine) révèle une ambition de remodeler et de valoriser tous ces espaces. En matière d'infrastructures, on évoque également la possibilité de relier Tindouf à la ville mauritanienne de Choum. De telles perspectives et projections induiront des effets pour l'économie nationale et locale, voire régionale. C'est toute une politique de développement à long terme que les pouvoirs publics entreprennent de réaliser pour sortir définitivement cette zone de l'isolement déjà bien réduit grâce à des investissements dans le réseau de la téléphonie et de la télédiffusion. Lors d'une rencontre, le mois de mai dernier, à Béchar, des experts avaient présenté les grandes lignes du SEPT (Schéma d'aménagement de l'espace et de programmation territoriale) qui répertorie les axes de développement dans trois wilayas (Béchar, Tindouf et Adrar). La valorisation des ressources minières a été considérée comme le levier principal même si l'essor des activités agricoles ou l'élevage ne sont pas à négliger. Tindouf, avec près de 50.000 chameaux et l'extension de périmètres agricoles, a beaucoup d'atouts. Le choix du mois de Ramadhan pour la visite de M. Sellal ne semble pas fortuit. C'est une période où des contraintes liées au climat de la région se posent avec acuité. Il s'agit notamment du renforcement des réseaux de distribution des produits alimentaires et de l'électricité. Les citoyens souffrent des désagréments liés aux coupures de courant qui parfois endommagent même des équipements dans les structures hospitalières. Ils se plaignent également de la cherté des produits agroalimentaires. Sur ce terrain, les pouvoirs publics ne sont pas restés inactifs. Ils ont mis en place un fonds de compensation des frais de transport dont le montant est passé de 3 milliards de dinars en 2012 à 5 milliards en 2013. La visite de M. Sellal permettra de voir sur le terrain les effets de cette généreuse politique et les moyens de consolider et renforcer l'efficacité de ses dispositifs.