Algérie

Rompre avec les réticences et l'amateurisme


La priorité est accordée, ces derniers temps, à l'assainissement du dossier des bidonvilles, sérieuse entrave pour tout recensement fiable. Secteur névralgique et incontournable, l'habitat est au centre des préoccupations des responsables administratifs locaux qui y voient un chapitre de taille pour illustrer, par les chiffres, les bilans de fin d'échéance des projets devant être soumis à l'appréciation des organes de décision centraux. A Souk Ahras et probablement ailleurs, le secteur a aussi ses contraintes et ses détracteurs:monopole exercé par quelques promoteurs privés, érigés en pôle de pression, réticences et lenteurs du côté de certains partenaires parmi les organismes publics et 750 millions de dinars de créances de loyer, déplorées par l'OPGI. Transformé en EPIC (Entreprise publique industrielle et commerciale) depuis 1991, ce dernier doit son fonctionnement interne, le paiement régulier des employés entre autres, à ses propres ressources, notamment aux fonds générés par la location des logements aux particuliers et à certaines entités morales. Or, le taux de recouvrement qui peine à atteindre les 32% est loin de l'objectif fixé par l'office qui est de 50%. Une campagne de sensibilisation mettant en relief le décret 269/03, relatif à la cessibilité du logement au profit du locataire, ne semble pas produire les effets escomptés. L'office préconise comme autre solution la proposition d'un échéancier de paiement pour les personnes qui n'arrivent pas à s'acquitter du loyer où seront prises en considération la situation sociale du locataire et son revenu. Le recours à la justice est la démarche qui suivra.Le LSP en ligne de mireLa formule LSP (logement socio-participatif), désignée au départ comme solution idoine pour la crise du logement et un substitut au logement socio- locatif, n'a pas été épargnée par l'arnaque et les appétits voraces. Des entreprises privées et des agences immobilières promettent monts et merveilles pour les souscripteurs, pour se perde, des années après, dans d'interminables atermoiements avant de lancer le projet. Depuis 2001, aucun logement n'a été livré par les 20 entreprises privées, malgré le nombre sans cesse croissant des postulants et les facilités accordées par l'Etat dans ce domaine. Les entrepreneurs que nous avons pu questionner à ce sujet estiment, dans leur majorité, que les lenteurs incombent à l'instabilité des prix des matériaux de construction. Pour les projets lancés par l'OPGI, les problèmes sont autres. « Malgré la flexibilité de l'office par rapport au recouvrement de la part bénéficiaire, force est de constater que les souscripteurs postulent pour un logement socio-participatif, mais continuent à penser logement socio-locatif et refusent souvent de payer la totalité de la somme fixée par nos services, invoquant des raisons qui frisent le ridicule », a déclaré Mohamed-Chérif Aïchaoui, le directeur de l'OPGI. N'empêche que les 7 projets LSP dépendant de l'office, et dont les travaux sont achevés à 85%, seront réceptionnés dans les délais impartis, apprend-on auprès du même responsable. Les 7 sites de l'office viendront, ainsi, renforcer le parc immobilier LSP qui est déjà à 1 000 unités.Le logement social qui connaît une forte pression à Souk Ahras, due à plusieurs facteurs, connaîtra, d'après certains échos, une meilleure prise en charge lors du prochain plan quinquennal 2009/2014. La priorité est accordée, ces derniers temps, à l'assainissement du dossier des bidonvilles, sérieuse entrave pour tout recensement fiable et phénomène aux conséquences néfastes pour la wilaya, le chef-lieu notamment.Les Chinois s'en mêlentPour ce qui est de l'année en cours, un reliquat de 400 logements sur 5 500 unités LSL (Logement socio-locatif), lancées dans le cadre du plan quinquennal 2005/2009, sont prévues pour le dernier trimestre. Un projet de 700 autres unités, attribué à l'entreprise chinoise ZIAK, a été transféré pour inscription vers le ministère de l'Habitat. Une première à Souk Ahras et un coup dur pour les détenteurs du monopole. Les lenteurs constatées chez certaines entreprises privées seront ainsi réprimées grâce à la concurrence des corporations étrangères, et ce à l'instar des autres wilayas du pays où l'on commence, depuis le séisme de Boumerdès, à mettre fin à l'amateurisme et au replâtrage. Le coût du projet défie toute concurrence et le délai de réalisation n'excédera pas les 18 mois. Voulant sans doute synchroniser les opérations d'étude et d'attribution avec la réalisation des nouveaux projets, les pouvoirs publics et les responsables du secteur, l'OPGI compris, ont procédé entre le mois de mai et de juillet derniers, au relogement de 423 familles réparties à travers les communes de M'daourouch, Heddada, Merahna et Mechroha (Aïn Seynour). Les autorités locales, en étroite collaboration avec les responsables de l'OPGI, tentent de rompre définitivement avec les réticences et le copinage pour mieux gérer un secteur, ô combien sensible aux yeux de l'Etat.
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