Algérie

Rôle des passants dans les accidents de la circulation



Ce piéton qui se fait oublier Une policière en faction à la place Maurétania, à Alger-centre, allait infliger, hier matin, une amende de 200 DA à un passant. Ce dernier a « coupé » la route sans passer par le « passage pour piétons ». Plusieurs véhicules ont failli se télescoper suite à cette intrusion en pleine chaussée. L?auteur de l?infraction n?a cependant pas obtempéré aux injonctions de la dame en uniforme. Cela a obligé la policière à lui infliger une amende maximum de 300 DA. Un attroupement s?est vite formé autour d?eux. « C?est de la hogra ! », lancent les uns ; « elle cherche la tchipa ! », clament d?autres? Détrompez-vous : il s?agit d?une plaisanterie ! Cette scène n?a pas eu lieu. On a même tendance à penser qu?elle ne s?est pas encore produite. Il faut reconnaître cependant l?apport capital des flâneurs dans la survenance des accidents. Au sens de la loi 01-14 du 19 août 2001 relative à la circulation, le piéton est « une personne se déplaçant à pied ». Les personnes qui conduisent les voitures d?enfants, de malades ou d?infirmes, ainsi que celles qui conduisent à la main, une bicyclette ou un cyclomoteur et les infirmes qui se déplacent dans une voiture roulante mue par eux-mêmes à l?allure du pas, leur sont assimilés, selon ce texte. Pour l?histoire, le premier à être tué dans un accident de circulation, le 17 août 1896, est un piéton londonien. L?intérêt qu?a suscité le promeneur algérien était tel qu?il lui a été consacré un chapitre dans la loi de 2001. Quelques données sont nécessaires pour comprendre cet « intérêt ». Selon des statistiques de l?année 2006, rendues publiques fin avril 2007 par le Centre national de prévention et sécurité routière (CNPSR), il a été constaté que plus de 89% des accidents ont pour origine le facteur humain. « L?implication des piétons » est venue en deuxième position (6%) après le non-respect de la vitesse réglementaire par les automobilistes dans cette série de facteurs. Plus, significatif encore : les passants occupent la première place, au niveau national, quant aux blessés enregistrés dans des accidents survenus dans les milieux urbains (11 128 sur un total de 19 029) ! Le bilan dressé par la DGSN pour l?année passée souligne que « les piétons de moins de 14 ans représentent 28 à 46% des piétons blessés et 22 à 26% des tués ». A cette catégorie de la population,on reproche le non respect des passages qui lui sont réservés, « l?inconscience » en circulant directement sur la chaussée et ne pas utiliser les passerelles (quand elles existent) même sur les voies rapides. En dépit de cette participation directe, les passants arrivent à se soustraire aux discours alarmistes des responsables du secteur quand il s?agit d?imputer la responsabilité de l?ampleur de ce phénomène au facteur humain dans sa globalité. Il est aussi oublié dans les campagnes de prévention. Les obligations des piétons sont les suivantes : emprunter les trottoirs (quand ils existent) ou les accotements spécialement aménagés, utiliser à défaut la chaussée en s?assurant qu?il n?y a aucun danger immédiat et emprunter les « passages pour piétons ». La traversée doit se faire en ligne droite et il est interdit de s?immobiliser sur la chaussée. Si le marcheur contrevient à ses obligations, il risque une amende de 200 à 300 DA.


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