Rogassa, du nom d'un officier d'infanterie,
de sinistre mémoire, qui a élu domicile avec ses troupes dans cette région tout
au début de la colonisation vers 1865. Moins chanceuse que les autres daïrate
de la wilaya, Rogassa peine à occuper la place qui lui échoit en raison du
manque d'activités génératrices d'emplois, excepté l'élevage ovin avec son
cheptel de 500.000 têtes, qui constitue la principale ressource pour une
population estimée à plus de 15.000 âmes, à majorité rurale. Les jeunes
diplômés ou non ne trouvent leur salut que dans le secteur du bâtiment et les
rares chantiers de construction ouverts exigent, et cela est légitime, une
main-d'Å“uvre qualifiée et expérimentée. Peu d'opportunités ont été offertes aux
jeunes par le passé et c'est ce qui les amenés à s'exiler vers le chef-lieu de
la wilaya, grossir ainsi les rangs des chômeurs.
Pourtant cette daïra avec ses deux autres chefs-lieux de communes,
Kef Lahmar et Cheguig, a bénéficié d'un épais matelas financier dans le cadre
des différents programmes de développement local et sort doucement d'une longue
période de torpeur. Des équipements sociaux éducatifs ont vu le jour et des
chantiers sont ouverts un peu partout, seul handicap qui se greffe à son
enclavement le déficit en structures et en personnel médical. La réalisation
d'une maison de jeunes dotée d'une bibliothèque de 10.000 ouvrages et pour
laquelle une enveloppe financière d'un montant de 31.941.000,58 DA a été
débloquée, vient d'être inaugurée par M. Selim Semmoudi, wali de la wilaya,
lors de sa récente visite ce week-end dans la commune de Cheguig, qui s'est
engagé au passage à retenir un internat primaire de 100 places pour la
prochaine rentrée scolaire au profit des enfants de nomades.
Cette visite d'inspection a été également l'occasion pour le
premier responsable de la wilaya de poser la première pierre d'un vaste
chantier de construction de 100 logements sociaux semi-collectifs à Rogassa,
inscrits dans le cadre du RPHP et dont la concrétisation est confiée à l'OPGI.
Intervenant pour sa part sur les lieux de ce chantier, le directeur de l'OPGI a
rappelé une fois de plus aux différentes entreprises intervenantes le respect
des délais de réalisation, soit 12 mois seulement et sans plus, et plus
particulièrement la qualité du produit fini. Au cours de sa première
rencontre-débat avec la population locale venue en masse pour déballer toutes
ses préoccupations et vider son sac, et ce fut un déluge de revendications
ayant trait au cadre de vie et aux équipements collectifs, le premier
responsable de la wilaya, en réponse à leurs nombreuses interrogations, tout en
faisant preuve de tact et de pédagogie à la fois, a tenu à rassurer des jeunes
frustrés par le passé en leur rappelant qu'une subvention d'un montant de 6
millions de DA a été prélevée récemment sur le budget de la wilaya et sera
consacrée à l'acquisition imminente de 6 ambulances et de 10 bus de transport
scolaire qui seront réservés exclusivement aux communes rurales, ainsi qu'une
seconde enveloppe financière d'un montant de 8 milliards de centimes, prélevée
sur ce même chapitre, sera allouée à la réhabilitation de 18 mosquées et de 11
écoles coraniques dont l'état de vétusté est très alarmant.
Dans la foulée, il a annoncé l'affectation de 50 logements ruraux
et de 80 postes de travail pour la commune de Cheguig en sus de la
réhabilitation du chemin communal, long de 20 kilomètres, reliant Cheguig au
hameau de Bougrara. Parmi les équipements sociaux éducatifs et administratifs,
le chef-lieu de la daïra a bénéficié également d'une série de projets en voie
de concrétisation, dont notamment la réalisation du siège de la sûreté de
daïra, d'une unité de la protection civile à Kef Lahmar, d'un complexe sportif
de proximité, d'une opération de viabilisation et d'amélioration urbaine et
d'un centre de formation professionnelle dont la livraison est prévue avant la
fin du premier semestre de cette année et qui ouvrira ses portes en octobre
prochain. Reste cependant l'épineux problème d'insertion des jeunes diplômés et
universitaires, tel à titre d'exemple ce couple de jeunes médecins
généralistes, originaires de cette ville enclavée qui se battent bec et ongles
et se heurtent à des critères de concours très tortueux et insensés afin de
décrocher un poste d'emploi.
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Posté Le : 05/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hadj Mostefaoui
Source : www.lequotidien-oran.com