Au pouvoir depuis 1980, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a remis sa lettre de démission au Parlement zimbabwéen, mardi 21 novembre. L'annonce de sa démission avait été immédiatement saluée par un concert de klaxons dans la capitale, Harare.M. Mugabe était acculé depuis le coup de force de l'armée une semaine auparavant, provoqué par la révocation du vice-président, Emmerson Mnangagwa. C'est la deuxième épouse de M. Mugabe, Grace, qui avait demandé son éviction alors qu'il lui barrait la route dans la course à la succession de son mari.
Mais à cause de l'éviction de ce fidèle du régime, le président Mugabe avait alors perdu un à un ses soutiens. Et c'est finalement M. Mnan-gagwa qui lui succédera. L'ancien vice-président était un homme-clé du président zimbabwéen pendant des décennies. Les militaires, qui se sont défendus de mener un coup d'Etat, ont essayé depuis plusieurs jours d'obtenir la reddition du président zimbabwéen. Mais à plusieurs reprises, M. Mugabe a rejeté leurs offres.
On assure que Robert Mugabe s'est vu garantir l'immunité en échange de son départ. Une source proche des discussions précise également que l'ancien Président a reçu l'assurance, dans le cadre de l'accord négocié pour son départ, que sa sécurité serait garantie au Zimbabwe.
Accueilli en libérateur à l'indépendance de la colonie britannique en 1980, Robert Mugabe a dirigé son pays d'une main de fer. Voilà près de quatre décennies, 37 ans pour être précis, que le plus vieux chef d'Etat encore en poste régnait sur le Zimbabwe. Il laisse un pays sinistré économiquement et socialement.
Pendant qu'Harare célébrait en liesse la chute du Président de 93 ans, les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. Des Etats-Unis à la Grande-Bretagne en passant par l'Union africaine, les dirigeants internationaux ont réagi à la démission du président zimbabwéen et la nouvelle ère qui s'ouvrait pour le pays.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré, dans un communiqué publié mardi soir, que Robert Mugabe restera «le père de l'indépendance de la nation zimbabwéenne», ajoutant que sa démission «entrera dans l'histoire» et «renforcera son héritage politique».
Le communiqué soutient également que la décision de Robert Mugabe «pose les bases d'un processus de transition, mené par le peuple souverain du Zimbabwe». «Il ne faut jamais oublier que Mugabe a été un très grand combattant, un héros africain. C'est dommage qu'il sorte par la petite porte et qu'il soit désavoué par le Parlement», a soutenu de son côté le président de la Guinée et de l'Union africaine, Alpha Condé.
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Posté Le : 28/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Z
Source : www.elwatan.com