Road story

C'est un homme qui considère être toujours le meilleur et veut rester assis sur le trône. En face de lui, ou du moins tout en bas de chez lui, un autre homme, presque debout et qui ne veut pas du premier, pensant qu'il y a d'autres premiers meilleurs que le premier. Mais le premier homme a de l'avance. Il a offert des marchés publics à un troisième homme pour qu'il construise des routes avec l'argent du deuxième. Même s'il ne marche plus, le premier connaît la valeur de la route, ce ruban rugueux qui mène d'un point à un autre point. Il convoque donc le troisième pour le faire passer.Cet homme, devenu multimilliardaire grâce au premier et aux impôts du deuxième, met en marche ses machines pour faire passer le premier. Le deuxième, comprenant l'inéluctable et ne voyant aucune possibilité de contrer le premier, décide alors de couper la route. Le premier, toujours en avance, a eu le temps de désigner le chef de la troupe. Il l'envoie donc déloger le deuxième de la route construite par le troisième. Ne pouvant faire face à la force organisée, le deuxième se résout à s'enfuir, mais pense à casser la route avant de partir en signe de protestation. Le troisième va alors voir le premier pour lui expliquer qu'il faut refaire la route s'il veut passer. Le premier lui commande donc la réfection de la route, celle-ci est refaite avec l'argent du deuxième et le premier finit par passer.Premier bilan : le premier est de nouveau assis sur le trône, le deuxième s'est réfugié dans les montagnes là où il n'y a pas de routes et le troisième a gagné encore plus d'argent. Première morale : si tu veux rouler sans route, il te faut un 4x4 ou ne mange pas du goudron, c'est pas bon pour l'estomac. Deuxième bilan : rien ne se crée, le troisième a besoin du premier et du deuxième pour s'enrichir. Morale finale : l'Etat construit des routes mais ne sait toujours pas ce qu'il faut faire rouler dessus.