«Abdelkader Bensalah a rendu beaucoup de services au pouvoir dans des conjonctures des plus difficiles. On ne pense pas qu'il va être lâché sans les honneurs qu'il mérite d'autant qu'il n'a jamais rien demandé en ce qui concerne la gestion du RND».C'est ce que nous affirment des membres du RND qui connaissent bien l'actuel secrétaire général pour l'avoir accompagné dans sa mission «alors qu'il n'a jamais cherché à l'avoir,» nous disent-ils convaincus. L'on rappelle que lorsque la fronde s'est déclarée au sein du RND en mars 2012 pour faire partir Ahmed Ouyahia qui était à ce poste, Bensalah n'a à aucun moment voulu revenir à la tête du parti. «Ce poste va m'encombrer,» avait-il dit à ses proches. «Il est le premier personnage de l'Etat et de surcroît très souvent le représentant personnel du président de la République dans de nombreux événements internationaux. C'est des missions qui l'honorent et qui lui prennent tout son temps, il n'a jamais voulu être SG du RND, il a été obligé d'exécuter ce qui lui a été demandé du haut du pouvoir», rappellent nos sources. «Il n'a pas été facile en janvier 2013 de faire partir Ouyahia, mais nous sommes persuadés que Bensalah ne se fera pas prier pour le faire, il en sera même ravi puisque débarrassé d'une mission qui lui a été imposée», ajoutent nos interlocuteurs. Tous indiquent que « Bensalah n'a rien touché au RND, il n'a cherché ni à changer les équilibres ni à sanctionner ce qui lui sont hostiles depuis toujours, il a suivi les instructions d'en haut pour gérer une situation de fait ».Nos sources soutiennent sans ambages que les signataires de la pétition contre Bensalah n'ont pas réfléchi longtemps pour apposer leurs noms sur la liste. «Il est clair qu'il doit y avoir un ‘La' qui a été donné des hautes sphères du pouvoir, les opportunistes n'hésitent jamais à y répondre», estiment des membres du Conseil national du RND et secrétaires nationaux. Gênés par le fait qu'ils parlent sous l'anonymat, nos sources tiennent à expliquer qu'»on est contraint de le faire parce qu'on ne sait pas ce qui se trame véritablement, rien n'est clair, on n'a presque pas d'information, on sait ce qui se passe en bas mais on ne sait pas encore ce qui se mijote en haut.MOUVEMENTS «EN BAS» ET FLOU «EN HAUT»«En bas, c'est déjà connu que la pétition appelant au départ de Bensalah a été signée par, entre autres, 36 membres du Conseil de la Nation (en plus de tous les autres du SN et du CN). Ce qui fait dire à certains de leurs collègues que « Bensalah est leur chef à double titre (président du Conseil de la nation et SG du RND), sur le plan humain, il doit vivre une douleur profonde parce qu'il est poignardé dans le dos pour quitter un poste qu'il n'a jamais voulu occuper, et ils le savent.» Nos interlocuteurs s'exclament alors : «dire que 80% des membres du Conseil national ont signé une pétition en 2012 pour faire partir Ouyahia et ramener Bensalah et aujourd'hui 100% de ces 80% ont signé pour faire revenir Ouyahia, même ceux des 80% qui ont signé contre Ouyahia en 2012 ont signé aujourd'hui pour faire partir Bensalah ; c'est toujours de l'opportunisme à volonté !». Pour ce qui est d' «en bas » toujours, nos sources affirment que «pour cette fois, Ouyahia lui-même a demandé à une bonne partie du Secrétariat national et tous les coordinateurs qu'il a placés de signer pour lui une demande de soutien et une pétition contre Bensalah ; c'est probablement que les choses d'en haut n'évoluent plus en sa faveur comme avant». Traduit politiquement par les plus avertis des frondeurs de 2012 contre Ouyahia, cela signifie selon eux que «le travail historique de ses parrains n'est probablement plus possible, on le laisse descendre dans l'arène pour défendre les positions qu'ils veulent bien lui concéder. Cette «descente» cacherait-elle une autre (re)montée pour remplacer Sellal à son poste de 1er ministre', interrogeons-nous. «C'est son rôle, c'est son ambition pour mieux contrer ceux qui représentent une menace pour le pouvoir actuel,» nous répondent nos sources. A cet effet, le nom de Ali Benflis est à peine susurré pour être «cette menace».UNE FRONDE POUR FAIRE SORTIR OUYAHIA DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE 'Mais l'on corrige quelques réponses pour souligner que «Ouyahia n'est pas le seul à vouloir faire déloger Sellal du palais du gouvernement, il y a Abdeslam Bouchouareb qui aimerait bien y être. D'ailleurs il donnerait cher pour revenir à l'immeuble des Asphodèles (siège du RND. Ndlr) où il a longtemps évolué comme chef de cabinet d'Ouyahia alors SG du RND, mais pour occuper le poste de SG». Ouyahia pourra-t-il être compté dans les scénarii de la fameuse alternative à Bouteflika', demandons-nous encore. «Jamais», s'empressent nos interlocuteurs de répondre mais, « paradoxe des situations, disent-ils, Bensalah est le mieux placé pour l'être». Encore un autre aveu de nos sources, « par expérience, celui qui vient aux commandes du pays n'est jamais connu d'avance. C'est à la dernière étape du scénario qu'il est annoncé au grand jour ». Quelle serait la finalité de ce branle-bas de combat pour réinstaller Ouyahia comme SG du RND' «Pour le faire sortir de la présidence de la République», nous répondent nos sources non sans un éclat de rires. Quelles que soient les réponses des uns et des autres, des pour et des contres, tous avouent être très loin du centre de décision, donc ne détenant pas informations sûres, y compris ceux qui sont conviés à tenir des rôles précis pour inverser des situations. L'on avance par contre sans hésiter que face au mouvement de contestation contre Bensalah, «il y en a d'autres qui sont nés ces jours-ci à l'est et à l'ouest pour contrer Ouyahia,» nous dit-on. Mouvements consistants' interrogeons-nous. «Globalement, le RND n'est qu'un appareil, donc consistant ou pas, tout est relatif», nous répondent-ils. Ce qui tient en haleine pratiquement tout le monde au RND, c'est le fait, nous dit-on, que « les choses traînent, on ne voit pas le bout ». L'on rappelle alors que lorsque Ouyahia a été démissionné de son poste de SG du RND, Bensalah a tout de suite été désigné et a installé une instance transitoire en attendant le Conseil national et le congrès. Pour cette fois, on nous explique que «60% du secrétariat national sont pour le retour d'Ouyahia. Dans ce cas, l'actuel SG ne peut plus faire bouger les organes de direction du parti. La situation est bloquée ». Statutairement, le SG est élu par le congrès mais, soulignent nos sources, « s'il doit être démissionné, le Conseil national doit désigner un intérimaire. Et pour que celui-ci assoie son autorité sur le parti, il doit être élu par le congrès. Donc le parti doit convoquer un congrès extraordinaire ». En attendant la tenue du Conseil national qui est annoncée pour le 10 juin prochain, l'on se demande jusqu'à quand les choses vont-elles rester aussi opaques. « En principe, la semaine prochaine tout sera clarifié », nous disent des membres influents du RND.
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Posté Le : 11/05/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com