Rivalités des quartiers

Peu d'engouement. À El-Milia, l'une des plus importantes agglomérations où le nombre d'inscrits dépasse les 50 000 électeurs. Au centre de vote du CEM Emir-Abdelkader, le taux de participation restait en deçà des espérances. "Peut-être que cela va changer dans l'après-midi", nous confie une dame, chef d'un bureau de vote. Dans ce bureau sur 491 personnes inscrites, seules 37 avaient voté à 11h. Pourtant, ce bureau rassemble les votants des quartiers de Lakhnak et Zhaher, deux grands groupements d'habitations, comptant, de surcroît, de nombreux candidats. "Normalement ces candidats devraient au moins attirer leurs entourages direct et indirect", lance un citoyen à l'entrée du centre de vote devant lequel des jeunes tentent, dans un grand brouhaha, de rallier à la cause de leurs candidats de potentiels électeurs.À Adjenak, un autre grand quartier populaire, la bataille électorale semble faire rage. Les candidats d'une liste majoritairement issus de jeunes habitants de ce quartier tentent le tout pour le tout pour faire le plein de voix. Cette compétition s'est illustrée par cet affichage anarchique de photos et de posters des candidats qui n'ont épargné aucun espace, atteignant même les pylônes électriques les plus élevés et les façades des établissements scolaires. Toutefois, ce qui caractérise ce scrutin dans cette ville est cette rivalité entre des quartiers qui se sont lancés dans une féroce compétition pour accéder au fauteuil tant convoité de maire de la ville. Certains regrettent un vote "tribal", alors que chaque quartier et localité ont pratiquement leur liste, créant une rivalité extrême entre les candidats et leurs partisans.
Dans les autres communes de la wilaya de Jijel, cette compétition "tribale" semble être la nouvelle caractéristique de ces élections. Des listes de quartier ont fait leur apparition ce qui a accentué cette rivalité. En l'absence de statistiques officielles, les échos recueillis dans certaines communes font état d'une tendance à la participation des électeurs. "Oui, ça vote", fait remarquer, un candidat de Taher sur une liste indépendante en compétition pour l'APW. À Ghebala, une commune enclavée de la wilaya de Jijel, les deux seules listes en lice pour l'APC attisent les luttes pour remporter le scrutin. "Ici, la population vote et nous allons remporter cette élection", nous dit, au bout de son téléphone, un candidat.


Amor Z.