Algérie

Risques professionnels: la CNAS face à ses dépenses



Les deux journées d'études sur la prise en charge des risques professionnels, organisées depuis hier à l'hôtel Houna, conjointement par l'Institut national de prévention des risques professionnels (INPRP) et l'agence CNAS d'Oran, ont été une occasion pour toutes les parties concernées par la question de faire un état des lieux et proposer des alternatives en vue de réduire, d'un côté, les risques (accidents de travail et maladies professionnelles) et, de l'autre, la lourde facture endossée par la CNAS, en plus des milliers de journées de travail perdues. A cette rencontre, ont pris part également des représentants de l'inspection régionale du travail, des employeurs, des collectifs de travailleurs ainsi que des médecins du travail. Au premier jour, plusieurs communications sur différents aspects de la problématique ont été faites aussi bien par les représentants des deux organismes que par des représentants des employeurs et des travailleurs. Il est attendu après ces journées d'études qui, pour rappel, sont également organisées à Alger et à Annaba, la conclusion d'une convention entre la Cnas et l'INPRP. Après l'allocution d'ouverture du Dr Iles, directrice générale de l'INPRP, qui a abordé la problématique dans l'ensemble de ses contours et en axant plus particulièrement son approche sur la nécessité de développer la culture de la sécurité en milieu du travail, trois représentants de l'agence Cnas d'Oran ont planché respectivement sur le dispositif de prévention mis en place, le contrôle médical et les prestations. Prenant la parole, le Dr Boucif passera en revue le dispositif actuel avec des chiffres parfois ahurissants. C'est ainsi que, par manque de moyens de protection ou de négligence, 30 % des accidents de travail surviennent au niveau des mains et 20 % au niveau des membres inférieurs. L'intervenant abordera également la lente réinsertion des travailleurs à leurs postes de travail et ce, en raison du manque de structures spécialisées. A titre d'exemple, à Oran, seul un service d'orthopédie traumatologie est opérationnel et avec des capacités d'accueil très réduites, alors que la demande est en continuelle croissance. L'ouverture d'une autre structure sous tutelle de la CNAS mise en place à Misserghine accuse un retard, du fait que les équipements ont été installés et le personnel est en place. Pour sa part, le Dr Berksi de la même caisse a dévoilé dans son intervention quelques chiffres révélateurs sur la facture versée par la CNAS en matière d'accidents de travail et de prise en charge de maladies professionnelles. « Ainsi et durant les 3 dernières années et en dépit de tous les moyens de prévention introduits, le phénomène n'a pas régressé et par conséquent devient inquiétant », dira l'intervenante. Les incapacités partielles ou permanentes (IPP) ont coûté à la CNAS, en 2005, 66 millions de DA et la perte de plus de 133.000 journées de travail, en 2006, 65 millions de DA et près de 127.000 journées perdues et l'on se dirige cette année vers les mêmes chiffres. Plusieurs aspects tels le rôle des représentants des travailleurs dans le domaine de la prévention des risques professionnels, la gestion et maîtrise des facteurs de risques ainsi que la place de l'inspection du travail dans ce domaine ont été également abordés hier. Enfin, signalons que les participants à ces journées d'études seront répartis au niveau de deux ateliers pour mieux approfondir la réflexion.


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