Algérie

RISQUES MAJEURS ET ASSURANCES La culture préventive fait encore défaut



La culture de la prévention en matière de gestion et couverture assurantielle des risques majeurs reste lacunaire, voire absente en Algérie.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - L'Algérie n'est pas à l'abri des catastrophes naturelles, des risques majeurs d'origine naturelle, industrielle et technologique. Sur les quatorze risques majeurs identifiés à l'échelle internationale, une dizaine de risques, notamment les tremblements de terre, les inondations, les marées noires et les incendies, affectent principalement notre pays, à des degrés divers. Or, et au-delà des pertes humaines et des dégâts économiques et patrimoniaux qu'ils provoquent, ces risques et autres aléas imprévisibles et imprédictibles s'avèrent problématiques en termes de coût et de gestion assurantielle. Des évidences certes, mais qui manquent d'être cernées de manière effective, d'autant que la culture de la prévention reste encore lacunaire, voire absente dans notre pays. Cette problématique a été justement abordée hier lors d'un séminaire de réflexion et d'ateliers, organisé sous l'égide du Conseil national des assurances (CNA) sous le thème «Assurances, maîtrise et réduction du risque», et animé par des universitaires et experts en matière de prévention. Certes, les assureurs, soucieux de protéger et couvrir au mieux les risques, prônent la nécessité de développer la prévention et agissent en ce sens par le biais d'une action interne mais aussi dirigée vers les entreprises. Néanmoins, ces actions restent encore insuffisantes, en raison d'une appréciation limitée de ces risques. Ainsi, la prospection, l'évaluation, la quantification et la gestion pré et post-catastrophes ne sont pas assez maîtrisées, l'engagement des assurables et notamment les entreprises, l'implication des pouvoirs publics ainsi que l'existence d'une bonne coordination et concertation entre tous les acteurs faisant encore défaut. Notons ainsi que le riskmanagement ou gestion des risques dans les entreprises est encore méconnu, à un stade de développement assez embryonnaire. Mais aussi le fait que les dispositions réglementaires et techniques en matière d'aménagement du territoire et construction, au demeurant assez fiables, et celles relatives à la gestion des risques majeurs tardent à être appliquées et respectées sur le terrain. Ainsi, et prévue par un texte législatif de 2004, la création d'une délégation aux risques majeurs vient seulement d'être concrétisée, grâce à la signature d'un décret exécutif voilà un mois. Sans omettre l'anarchie qui règne en matière de construction urbaine, le non-respect des règles, la méconnaissance de la nature des sols… D'où la nécessité, outre la vigilance, de davantage de coordination intersectorielle et institutionnelle notamment au niveau des collectivités locales et d'une mobilisation accrue de l'expertise scientifique et technique.


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