Algérie

Risques majeurs



Risques majeurs
Des 14 risques majeurs recensés dans le monde, l'Algérie en compte 10*. Abdelkrim Chelghoum, expert en génie parasismique, énumère les risques qu'encourt l'Algérie et préconise des solutions. Il appelle en urgence à la nomination d'un «Monsieur Risque», géré directement par la Présidence.-Inondations : Alger est traversée par 100 oueds mais n'est pas protégée contre les inondations. Avant l'indépendance, les autorités françaises avaient établi une carte des villes algériennes constructibles et non constructibles. Avec une zone rouge, strictement interdite à toute construction menacée par les inondations, aujourd'hui envahie par le béton. Dély Ibrahim, Les Grands vents, Bab Ezzouar, Hamiz, Qahouat Chergui, Ghardaïa Béchar, Bab El Oued, El Harrach, Batna et Tizi Ouzou présentent un risque majeur quant à une éventuelle inondation. Tout est bâti sur un sol marécageux, ou entouré de bassins versants. Après le tremblement de terre de 2003, une loi pour protéger les villes des catastrophes naturelles a été adoptée. Mais aucun décret exécutif n'est venu rendre la loi applicable.-Glissements de terrain : Azazga, Alger et Constantine sont exposées aux risques de glissement de terrain. A Constantine, où des habitations menacent ruine, la Protection civile s'alarme publiquement. Sur le chantier de l'autoroute Est-ouest, c'est un glissement de terrain qui a stoppé les engins. Le glissement était très sérieux et il risquait d'emporter une partie de l'autoroute. Le tronçon, situé entre Oued Djer et Khemis Miliana, se distingue par sa topographie très accidentée.-Tremblements de terre : Jusqu'à aujourd'hui, l'Algérie s'inspire encore, pour ses constructions, du Costa Rica, un modèle qui n'a pas prouvé son efficacité face au séisme de 2003. Il faudrait maintenant adopter l'eurocode 8, une norme européenne de conception, de dimensionnement et de justification des structures de bâtiment et de génie civil où un calcul des structures pour leur résistance aux séismes est établi. Un modèle adopté au Maroc et en Tunisie. La capitale est cernée par cinq failles sismiques : Mhelma, Boumerdès, Aïn Benian, dans la baie d'Alger et celle qui traverse la mer. Chlef et Oran sont également des villes à activité sismique importante.-Désertification : L'initiative du barrage vert des années 1980, considéré comme un «rempart» à l'avancée du désert, le plus important projet agro-écologique jamais réalisé en Afrique, est tombé dans l'oubli. Si pendant des années cette ceinture verte visait à stopper l'avancée du désert vers le Nord en créant une véritable barrière de verdure, il est nécessaire aujourd'hui de reboiser, notamment près de Ghardaïa.-Risques climatiques : En particulier la sécheresse et les vents de sable. Les Hauts-Plateaux en souffrent, comme la région subsaharienne, même si une sécheresse est susceptible de toucher tout le pays en cas d'une mauvaise pluviométrie. Comme beaucoup d'autres pays méditerranéens, l'Algérie est exposée, à partir de janvier 2015, à un risque plus élevé de sécheresse, selon le rapport de l'Organisation mondiale de la météorologie. De plus, l'aridité du climat dans notre pays est accentuée par des vents de sable (Simoun) et des vents secs (Sirocco).-Risques pour la santé humaine : Notre pays est incapable de faire face à l'éventuelle arrivée du virus Ebola sur le territoire. La politique de prévention est insuffisante. Il n'existe même pas de pré-alerte du virus. Même constat pour les risques de santé animale et végétale. La fièvre aphteuse a fait des ravages sans que les autorités ne trouvent de solution.-Feux de forêt : C'est particulièrement la Kabylie et les Aurès qui en souffrent. La flore et la faune finissent par disparaître. La superficie des forêts touchées par les feux a atteint près de 38 000 hectares en 2014, soit plus que du triple de l'année précédente, de 11 600 ha. Selon des études, les incendies de forêts ne sont pas un mal récent en Algérie et l'examen des statistiques démontrent non seulement, qu'autrefois les boisements brûlaient aussi, mais encore que les superficies incendiées étaient légèrement supérieures à celles d'aujourd'hui.-Regroupement humain : Pour l'illustrer, prenons le cas de la Grande Mosquée d'Alger. Il n'y a eu aucune étude préalable sur l'environnement ni sur les risques que peut engendrer cette construction. Autrement dit, si les 120 000 fidèles que peut contenir cette mosquée sont appelés à sortir de l'édifice en même temps, cela peut occasionner une catastrophe d'autant plus qu'elle est bâtie à 10 mètres de l'autoroute ! L'Algérie ne possède toujours pas de classification des établissements recevant du public (ERP), les stades, les mosquées, les aéroports, les ports, les plages, les gares et les grands centres commerciaux. Je rappelle qu'il y a eu énormément de victimes dans les mosquées lors des séismes de Chlef et de Boumerdès, qui ont frappé au moment des prières d'el dohr et d'el maghreb !-Risque industriel : Alger, Arzew et Skikda sont trop entourées d'usine et d'établissements à haut risque. La station électrique d'El Hama, plantée dans une zone hyper-urbanisée d'environ 3500 habitants/km2, représente le plus grand danger pour les Algérois. Au lieu de se pencher sur la délocalisation de cette problématique, voilà que les autorités décident de la renforcer par une station de dessalement de l'eau de mer, installée à quelques mètres. Ces établissements à risque doivent être protégés par des barrières de prévention. Autre exemple : l'oued d'El Harrach, entouré par des usines sensées êtres délocalisées pour trouver une solution au problème de l'oued, auquel le projet de réaménagement n'apporte aucun résultat.-Criquet pèlerin : Une menace contre laquelle l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) nous met en garde. Si les autorités algériennes évoquent leur capacité à traiter des milliers d'hectares de terres envahies par les criquets pèlerins, l'expert propose de traiter le problème à sa source : les zones de fécondation. La Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Mali doivent recevoir l'aide algérienne en matière de lutte, pour faire barrière aux criquets qui envahissent les champs verts en quatre minutes.-Les risques routiers : C'est le 15e autre grand risque majeur que Abdelkrim Chelghoum souhaiterait introduire à l'échelle internationale. Etat des routes, voitures hors normes, inconscience des automobilistes, mauvaise signalisation, accessibilité difficile au carburant et surtout incapacité des autorités de mettre de l'ordre, sont les raisons qui classent le pays parmi les plus accidentogènes (5000 morts par an).




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