Riposte

C’est ce travail de sensibilisation en direction des recrues potentielles du GSPC qui fait défaut aujourd’hui, et qui explique que ces jeunes continuent d’être sensibles aux sirènes “djihadistes”.Les forces de l’armée ont abattu, hier, douze terroristes dans la wilaya de Aïn Defla lors d’une opération de ratissage. L’élimination de ces sanguinaires, qui s’apprêtaient probablement à commettre des attentats dans la région, histoire de faire croire qu’ils ont le don d’ubiquité, se veut d’abord une riposte des forces de sécurité après une semaine particulièrement sanglante, où plus d’une cinquantaine de citoyens ont été arrachés à la vie dans les attentats des Issers et de Bouira.
L’opération de Aïn Defla, au-delà du nombre d’islamistes armés mis hors d’état de nuire, c’est d’abord la preuve de la “réactivité” des forces de sécurité qui répondent ainsi du tac au tac à une escalade qui a brusquement replongé le pays dans l’horreur dantesque des années quatre-vingt-dix.
Ce type d’opérations sont indispensables et doivent au demeurant s’intensifier dans les jours et les semaines à venir, car elles restent — heureusement ou malheureusement — la seule et unique réponse à la démarche absurde et suicidaire de Droukdel et de ses acolytes qui n’ont ostensiblement cure des vertus de la réconciliation nationale.
Mais par-delà l’action vaillante et déterminée des forces de sécurité, qui a forcément ses limites, sinon on n’en serait pas encore aujourd’hui à déplorer les victimes des attentats, c’est une intervention en amont qui s’impose pour empêcher que des jeunes, souvent en situation de précarité sociale et affective, ne concèdent à se muer en charges explosives.
C’est ce travail de sensibilisation en direction des recrues potentielles du GSPC qui fait défaut aujourd’hui, et qui explique que ces jeunes continuent d’être sensibles aux sirènes “djihadistes”.
Certes, il y a eu des opérations ponctuelles par le passé, mais sans lendemain, car elles ne sont pas suffisamment pensées et portées par des convictions solides et ancrées. C’est à ce niveau qu’il convient d’agir aussi.
Et à ce propos, il est tout de même légitime de s’interroger sur le silence assourdissant de tous ces chefs islamistes qui ont gracieusement bénéficié des dispositions de la politique de réconciliation. Pourquoi ne lanceraient-ils pas un appel aux groupes armés ? à moins qu’ils ne veuillent pas s’impliquer dans une entreprise à laquelle eux-mêmes ne croient pas.