Rimbaud a chanté l’Emir Abdelkader dans un poème «Yughurta»

Rimbaud a chanté l’Emir Abdelkader dans un poème «Yughurta» Qui croirait que le célèbre poète aux semelles de vent aurait séjourné sur les bords de la Mekerra. En toute probabilité, il a eu l’inspiration très tôt dans son poème de collégien «Yughurta» dans lequel il vante les mérites de la résistance du noble cavalier qui n’est autre que l’Emir Abdelkader. Cet adolescent lumineux, aurait-il senti déjà les bruits des bottes de la coloniale quitter déjà nos montagnes, nos plaines et nos ports et repartait de là où il était venu? Cette hypothèse serait de bon ton et prouverait que cet arabisant, liseur du saint Coran, féru d’universalisme, à la vie trop mouvementée, imberbe, apparu au cœur de la commune tant chanté par de grands poètes, à l’odeur de notre baroud qui a donné naissance aux enfants de Novembre. Tout est exprimé dans ce texte écrit au vitriol où Rome est caricaturée dans sa gloire arrogante et de domination de peuples, où Charles X, le petit roi sans étoffe donna le coup d’envoi de la plus stupide des entreprises qui transforma le blanc de la liberté en noir de la piraterie contre le vaisseau Algérie. Tout cela, le jeune Rimbaud sembla l’avoir «vu» à travers ses vers pourtant de pupitre mais de vieux routier de la politique. Les biographes, historiens tel Étiemble ou aujourd’hui celui qui fait figure du plus proche M. Boers, avoueront-t-ils que ce barde de Charleville avait mis les pieds à la Mekerra, un peu en esprit qui voyage dans sa métempsycose. Il y a lieu d’étudier ce poète dans le sens arabe, nous y découvrirons des perles de surprise. Il est publié aux pléiades. Ahmed Mehaoudi