Rien vu, rien entendu

Un général-major en retraite, qui est très connu et apprécié dans les milieux universitaires de la réflexion stratégique, disait : «Ils ont les partis, nous avons la patrie.»
Ceux qui ont les partis disent également qu'ils ont la société civile, dont les «représentants» leur ont prêté allégeance. La société civile ' Leur société civile ' N'est-ce pas que la «société civile» dite organisée, dite créée par quartiers, dite active, dite organisation de masse des partis de l'Alliance, n'a donc rien vu, rien su, quand des jeunes du quartier sont approchés pour recruter dans les rangs des groupes armés ' «Leur» société civile ainsi que «leurs» élus sont censés ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse. Ils n'ont quand même rien vu, rien entendu, quand des jeunes de leurs quartiers s'apprêtaient à affronter les dangers de la harga par mer ' Egalement quand des jeunes de leurs quartiers ont rejoint les rangs des groupes islamistes armés ' Egalement pour déceler dans leurs quartiers les propensions à l'immolation par le feu pour protester contre la hogra ' Selon les populations, selon les observateurs, nous vivons une situation où les acteurs visibles sont réellement fictifs. Un rôle qu'ils ont accepté de jouer pour des intérêts propres et non pas pour l'intérêt général. Ceux qui savent ne décident pas et ceux qui décident ne reçoivent pas les vraies données ni les vraies analyses. Des données erronées ou manipulées induisent des décisions erronées. Dans ces conditions, ceux qui attendent attendront encore longtemps. C'est ainsi que la relance de l'économie attendra encore longtemps. Elle est de toute façon en attente depuis cinq décennies. C'est ainsi que l'éradication du terrorisme attendra encore quelque temps. Elle attend de toute façon depuis deux décennies...