De quoi sont faites vos journées ramadhanesques '
Depuis quelque temps, je passe mon Ramadhan ici en Algérie à Aïn Defla, étant donné qu'il coïncide avec les vacances d'été. Je peux dire que je meuble essentiellement mon quotidien de lecture. C'est mon occupation principale durant ce mois sacré. Dès les premières heures de la journée, je veille à faire ma petite revue de presse, en ayant un 'il sur l'actualité nationale et internationale. Après avoir accompli quelques courses en fonction des besoins de ma conjointe, je succombe à une petite sieste. Le Ramadhan n'est pas un mois de léthargie ou de paresse, mais de travail et d'adoration de Dieu. Force est de constater que même au plan politique, les partis sont quasi absents sur la scène nationale. Hormis le PT ayant tenu son université d'été et le FLN qui a organisé quelques conférences régionales, le reste n'a pas donné signe de vie. La majorité n'a rien compris à la philosophie et à la morale du jeûne. En guise d'argument, on avance le faux prétexte de la chaleur. Pour l'anecdote, il y a dix jours de cela, j'ai demandé audience au SG de mon parti, en l'occurrence Abdelaziz Belkhadem. Il m'a reçu. Mais ce qui était paradoxal, c'est qu'il était seul au siège. Le SG travaille et les subordonnés sont absents. J'ai fait cette remarque à Belkhadem et il ma répondu que cela relève malheureusement d'une culture difficile à bannir au sein de notre société. Belkhadem est toujours en forme parce qu'il ne veille jamais. J'ai aussi une petite remarque à faire par rapport aux gens qui, dès la matinée, commencent à dire saha ftourkoum alors que la rupture du jeûne est encore loin. Cela n'a aucun sens. On ne jeûne pas pour manger. Cela dit, on devrait faire un effort collectif pour qu'on puisse parler plus correctement. Ce qui est frappant, c'est que les gens, quel que soit leur niveau d'instruction, ont le même langage.
Êtes-vous du genre à exiger une table bien garnie '
Contrairement à la majorité des compatriotes otages de la surconsommation durant ce mois, moi au f'tour, je suis attaché à mon petit lait, à ma hrira et ma salade. A cela s'ajoute aussi deux boureks et un peu de « hlou ». Sincèrement, je n'aime pas les tables trop chargées par la nourriture. Je suis toujours dans la modération et jamais dans l'excès. Certaines familles dépensent des sommes importantes, juste pour la préparation d'une dizaine de plats qu'elles ne consomment même pas. Le Ramadhan est plus un mois de solidarité et de piété et non pas de paresse et d'impulsivité.
Décrivez-nous l'ambiance du jeûne en France '
En France, dans la journée je suis soit dans mon laboratoire ou avec mes étudiants. Mais Dieu merci, ces dernières années, le Ramadhan coïncide avec la période des vacances. Donc, j'en profite pour le savourer avec ma famille. Rien ne peut remplacer un Ramadhan passé chez soi avec les proches et les amis. En France, l'ambiance est tout autre surtout en période d'activité. Ce n'est vraiment pas facile de jeûner sous d'autres cieux.
Est-ce que vous vous êtes inscrit dans des actions de solidarité '
La solidarité est quelque chose que je fais individuellement. Effectivement, durant le Ramadhan, les gens aisés doivent faire un effort pour aider les pauvres qui sont dans le besoin. On devrait seulement les aider dignement et dans la discrétion. Ce qui me pousse à dire que je suis totalement contre le couffin que l'on fournit aux nécessiteux. Cela est scandaleux. J'estime qu'il faut opter pour des chèques que l'on distribue suite à un recensement. Ce qui épargnerait ce bruit que l'on remarque au niveau des administrations pour l'acquisition de ces couffins.
Posté Le : 17/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Horizons
Source : www.horizons-dz.com