Algérie

Rien ne va plus entre les avocats et les magistrats Me Ali Meziane : 'Ce n'est pas une saute d'humeur mais un malaise profond"



Entre les robes noires et les magistrats, rien ne va plus ! Mieux, la relation entre ces deux corporations de la justice va de mal en pis.
'La situation se dégrade de plus en plus", atteste, en effet, Me Ali Meziane, avocat près la cour d'Alger, contacté hier par téléphone. Selon lui, le boycott de toutes les audiences de la cour d'Alger, décidé hier par les avocats, en guise de protestation contre l'incident qui s'est produit, jeudi dernier, lors du procès d'une affaire criminelle à la cour d'appel, exprime en fait 'le malaise profond qui règne depuis longtemps dans les cours". À comprendre que le différend qui avait, rappelons-le, opposé l'un des avocats constitués dans cette affaire, et qui n'est autre que le président du Conseil de l'Ordre du barreau d'Alger, Me Abdelmadjid Sellini, au président de séance, dans ce procès, n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. 'L'action de protestation observée, hier, n'a pas été décidée seulement par rapport à cet échange de propos qui a eu lieu entre Me Sellini et le président de l'audience, mais elle l'a été par rapport aux relations dégradées qui lient depuis longtemps les avocats aux magistrats", a-t-il expliqué. Pour lui, il ne s'agit donc pas d'une saute d'humeur, mais bien d'un problème de fond. Me Meziane déplore que les avocats exercent dans des 'conditions très difficiles" et font face à des problèmes multiples.
Il citera, en autres, le déficit en matière de communication, l'accès difficile pour les avocats aux informations et autres pièces nécessaires à retirer dans les tribunaux, ou encore l'entrave de leurs interventions par les magistrats lors des plaidoiries. 'Nous exerçons dans des conditions très difficiles ; il y a un manque de communication terrible entre nous et les magistrats alors que nous, avocats et magistrats, sommes censés travailler ensemble à même de mieux servir les justiciables. Malheureusement, dans certains cas, ces derniers nous choisissent même des pièces à nous fournir au niveau des tribunaux tout en nous cachant d'autres, ce qui rend souvent notre tâche de défendre les justiciables compliquée. Or, nous devons avoir accès à toutes les pièces disponibles au tribunal", a-t-il souligné.
Les avocats, précise-t-il, sont confrontés à ces problèmes lorsqu'il s'agit notamment des affaires pénales. À signaler qu'au moment où nous mettons sous presse, le Conseil de l'Ordre du barreau d'Alger tenait une réunion pour décider des suites à donner à leur mouvement.
Ceci, alors qu'une AG extraordinaire est déjà prévue pour mercredi prochain. Une chose est sûre, il faut s'attendre à d'autres actions de protestation des avocats dans les tout prochains jours. À moins que la chancellerie ne prenne des décisions qui pourraient les satisfaire.
F A
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