Algérie

Rien ne va plus chez les médecins résidents



Au-delà des actes de violence répétitifs impliquant les proches de malades, exacerbés souvent par les conditions d'accueil et de prise en charge qu'ils considèrent comme mauvaises, les résidents posent le problème dans sa globalité.Depuis quelques jours, tout semble s'accélérer, mais en mal, dans le secteur de la santé à Oran, entre défaillances graves des soins et de la prise en charge de la population, agressions subies par les résidents, pénuries ou encore remise en cause du projet de loi sanitaire. Une situation de plus en plus mal vécue par le personnel de santé, notamment les médecins résidents qui sont souvent en première ligne dans des services ultra-sensibles comme les urgences médicochirurgicales.D'ailleurs la semaine écoulée, les résidents des UMC du CHU d'Oran ont observé 3 jours de grève suite à une énième agression d'un de leurs collègues. "Il y a une absence totale de sécurité malgré la présence d'agents, qui passent leur temps à nous harceler à l'entrée au lieu de s'occuper de la sécurité", avaient déclaré les résidents en colère, ce qui en dit long sur le climat qui règne et qui impacte négativement le fonctionnement des services en général. La promesse de la direction du CHUO d'augmenter le nombre d'agents de sécurité et d'installer enfin des caméras de surveillance semble avoir calmé momentanément les résidents.Mais au-delà de ces actes de violence répétitifs impliquant les proches de malades exacerbés souvent par les conditions d'accueil et de prise en charge qu'ils considèrent comme mauvaises, les résidents posent le problème dans sa globalité.Et c'est ainsi que ces derniers, avec le comité des résidents d'Oran, appellent, à partir du 24 de ce mois, à une grève cyclique d'une journée, chaque mardi, avec un piquet de grève unique au CHU d'Oran, invitant aussi leurs collègues de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès à les rejoindre lors du piquet de grève pour un sit-in régional. Les revendications des résidents portent certes sur le projet de loi sanitaire qu'ils rejettent, mais également sur les conditions de travail des résidents, notamment lors de l'activité de garde. Un témoignage d'un résident en dit long sur la déliquescence de l'organisation et la gestion des soins : "Ici, le résident fait tout, il s'occupe des malades, de leurs proches, il fait le travail de l'infirmier, du brancardier, de l'agent de sécurité, et nous sommes obligés, sous la pression des professeurs, de faire le travail de tous ceux qui ne font pas leur boulot." Une situation perçue et vécue comme telle par les malades et qui malheureusement n'est pas nouvelle. D'autres voix se sont jointes à celles des résidents pour dénoncer cet état de fait, comme le Snapap au CHUO qui, dans un communiqué, dénonçait la malvie des travailleurs du CHUO qui crée une mauvaise ambiance aggravée par l'arbitraire, le harcèlement et la violence dans le milieu du travail. La visite annoncée, ce mois-ci, du ministre de tutelle risque d'être agitée.D. LOUKIL


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